Vendredi 30 mai 5 30 /05 /Mai 00:49

 

                           Visite médicale

 

Un matin Lucie se réveilla avec l’index coloré d’un vert flashant. Elle ne comprenait pas ce que lui arrivait. Elle essaya dans la sale de bain d’enlever cette couleur qui s’avérait trop tenace malgré des efforts intenses. Elle dut se résigner à descendre pour le petit déjeuner avec cette marque disgracieuse pour être à l’heure et ne pas provoquer une réprimande cuisante. Elle tenta de cacher son doigt devant Nadège, mais quelque chose lui dit que sa tutrice occupait une place de choix dans cette étrange affaire. Ses soupçons se confirmèrent vite.

 

« Montre moi tes mains, Lucie », dit Nadège après le bisou de bonjour. Puis rajouta suite à la vérification :

« C’est bien ce qui me semblait. »

 

Lucie ne comprit rien, mais se sentit instinctivement coupable d’une bêtise de taille.

 

« Je ne tolère pas de cachotteries dans notre maison. Tu étais prévenue, mais visiblement tu cherches à te moquer de moi. Qu’à tu à me dire ? »

 

« Je ne sais pas ce qui m’arrive », répondit Lucie en ignorant la cause.

 

« Je vais t’aider à comprendre. Il s’agit de mauvaises habitudes. Je voulais en avoir le cœur net avec toi. J’ai donc enduit ton suppositoire hier soir avec un colorant inoffensif pour l’organisme, mais résistant en tenue. Devrions nous avoir un entretien entre femmes ? »

 

Lucie prise en flagrant délit devint si rouge que la réponse faisait défaut.

 

Elle se dirigea sans  ordre préalable vers le coin pour décrocher le martinet. Elle avait gagné ce privilège pour le sérieux de son travail en perspective de la qualification aux « oiseux bleus ». Nadège considérait une anticipation comme une circonstance atténuante et allégeait parfois la correction.

 

Inutile de dire que ce ne fut pas le cas ce matin. Bientôt il semblait que Lucie souhaita la bienvenue à la journée naissante par une incantation particulièrement ardente. Elle ne se souvint point d’une fessée aussi douloureuse depuis son arrivée. Les claques ses suivaient avec la régularité d’un métronome sans épargner aucune partie de son postérieur et elle regagna le coin en pleurant à haute voix pendant qu’elle accrocha l’instrument de discipline à sa place pour des utilisations à venir.

 

« J’aimerais consulter un médecin avec toi », dit Nadège. « Ton entêtement me cause trop de soucis. Puis nous avons besoin d’un certificat d’aptitude pour ton nouveau loisir. Nous allons essayer de regrouper. »

 

Encore une fois, Lucie se réjouit du bienfait de se lever tôt. La salle d’attente était déserte et la secrétaire médicale, une fille plus jeune que Lucie, sembla s’ennuyer. Elle demanda Nadège le motif de la visite en préparant une fiche.

La tutrice fit montrer le doigt du malheur et expliqua en quelques mots ses soupçons.

La fille se donna un air d’adulte et important en regardant Lucie avec un sourire narquois avant de répondre :

 

« Oh, je vois bien. Motif : mauvaise habitude. Nous allons procéder à un examen complet. Il est indispensable que votre élève se déshabille entièrement.

Lucie, si tu veux bien me suivre au vestiaire. »

 

La fille surveilla le déshabillage avec grande curiosité. Sous le prétexte de son emploi elle profita pour regarder les parties intimes et la région fessière de Lucie sous toutes les coutures en prenant des notes. 

 

« Tu t’en ai pris une de très sévère », dit-elle enfin amusée. Ca arrive quand on n’est pas sage. Tu auras du mal à t’asseoir pendant trois jours. Mais quand on a des vilaines gestes comme toi…

… mais tu as dû sacrement t’amuser au lit en jugeant les traces verts entre tes fesses. Que dois-je noter ? Mauvaises habitudes générales ou simplement anales ? »

 

« Anales uniquement », précisa Lucie à petite voix. »

 

« Ne t’en fais. Madame le docteur te donnera un  remède radical.  Ça ne t’arrivera plus, crois moi. »

 

Ces mots suffirent pour remplacer l’humiliation de Lucie par une « sacré trouille ». Quand Madame le docteur la fit entrer dans son  cabinet avec Nadège, elle avait les jambes en cotton.

Après avoir écouté Nadège, la doctoresse se pencha sur le cas de Lucie en l’examinant minutieusement de la tête au pied avant de prononcer son verdict :

 

« Au premier abord cette jeune fille me semble en parfaite santé. Rien ne s’oppose à une participation chez les majorettes. Nous sommes de bon espoir que le bilan sanguin confirmera mon impression. Je vous tiendrai au courant.

J’ai remarqué que votre élève bénéficie chez vous d’une éducation de plus stricte en jugeant les stries sur ses globes fessières. Avec quelle fréquence reçoit-elle des châtiments corporels ? »

 

« Elle passe par une phase particulièrement difficile pour s’adapter aux bonnes manières. Je dois recourir au martinet très souvent, parfois plus d’une fois par jour. 

Voyez ma façon de penser. Nous acceptons dans ce village que des candidatures de filles adultes qui ont toutes un point en commun : Elle se comportent en adolescentes dans le meilleur de cas malgré leur âge. Elles peuvent librement choisir leur tutrice et changer à tout moment de ménage, voir quitter notre communauté.

Elles présentent sans exception un retard considérable qui demande des méthodes en conséquence pour les mettre à niveau. »

 

« Tu te sens malheureuse chez ta tutrice, Lucie ? », demanda le médecin.

 

Notre héroïne fut surprise par la question. Jamais cette pensée eut effleurée son esprit. Sur les milles choses qui lui passaient quotidiennement par la tête, aucune ne tournait autour de l’idée de se voir en malheureuse victime d’un cruel destin qui s’acharnait sur elle.

 

« Au contraire. Je suis très heureuse chez Nadège. Elle n’est jamais injuste avec moi. Je ne suis punie uniquement quand je le mérite. »

 

Leurs regards se croisèrent et Lucie remarqua la profonde émotion qu’occasionnait sa réponse. Elle n’avait jamais vu Nadège aussi émue et fière de sa protégée.

 

La doctoresse, satisfaite des explications, continua son enquête pour mieux cerner la cause des fâcheuses gestes. 

 

« Penchons nous d’abord sur les irritations de la zone génitale. Depuis quand faites-vous lui porter la ceinture ? »

 

« Hm…trois semaines environs. »

 

« Le symptômes ont débutés à cette date ? »

 

« Dès le lendemain. »

 

« Sans vouloir vos compétences en doute, peu d’éducatrices sont au courrant du bon emploi de la ceinture. Sur une point de vu physiologique je conseille toujours un rasage total de la zone pubienne y compris les grandes lèvres et le sillon anal. Cela évite la friction et les irritations. Fiez-vous à mon expérience et prévenez moi au cas absence d’amélioration.

Porte-t-elle sa ceinture en permanence ? »

 

« Non. J’estime cette mesure adaptée pour la nuit, mais inutile en journée.

Lucie a besoin de son sommeil. Je n’ai pas envie qu’elle se laisse envahir par ses pulsions dans le lit. Je ne suis pas contre la détente, mais à fréquence raisonnable et sous contrôle pour mieux forger le caractère. »

 

« Vous avez la réputation d’une femme très autoritaire, Nadège. Soyez un peu plus permissive parfois. L’éducation que Lucie endure chez vous est particulièrement éprouvante.

Comprenez-moi bien, j’approuve entièrement vos méthodes. Une jeune fille a besoin de repères, même à vingt et deux ans comme Lucie. Il est tout à son honneur qu’elle approuve vos méthodes. Cela témoigne d’une grande capacité de discernement et elle vous fait entièrement confiance.

Ma secrétaire médicale aussi est éduquée dans ce sens et je ne manque jamais de fermeté avec elles. Pourtant elle n’aimerait pas être à la place de votre élevé.

 

Malgré sa bonne volonté, Lucie a du mal à s’accommoder à une discipline aussi poussée. Elle vit chez vous dans une tension permanente et pour compenser elle se réfugie dans ses fantasmes. Quand elle n’en peut plus, elle provoque une punition, seul moyen d’échapper à la pression pendant un moment.

Accordez-lui plus souvent un apaisement complet en guise de bonne conduite et tout ira au mieux.

 

Quant aux vilaines habitudes j’aurais besoin de renseignements complémentaires.

Lui passez-vous un lubrifiant avant d’administrer le suppositoire ? »

 

« Bien naturellement. Je prépare le terrain par un petit massage de quelques minutes de la zone extérieure, puis de la zone intérieure pour permettre une meilleure absorption. »

 

«  La sentez-vous réticente à ce traitement ? »

 

« Au début oui, mais plus maintenant. Elle est coopérative et ne pose aucune résistance. »

 

La doctoresse se tourna vers Lucie.

 

« Est-ce que tu te sens tendue quand tu te retrouves ensuite seule dans ta chambre ? »

 

« Très Madame. »

 

«  Hein bien. J’aimerais que tu t’allonges sur la table examen et que tu nous montres comment tu te procures du soulagement en cachette. N’essayes pas de nous duper, je saurai partager le vrai du faux. »

 

Lucie n’osa pas s’opposer. Elle s’appliqua sagement et ses pratiques furent confirmées par les traces sur son doigt.

 

« Ne vous inquiétez », pas dit la doctoresse à Nadège.

« Ce comportement est fréquent chez les jeunes filles qui portent la ceinture. Elles remplacent une mauvaise habitude par une autre en se croyant plus malines que leur tutrice. Transgresser un interdit augmente souvent le plaisir quand il y a moyen de s’abandonner en toute impunité. Je conseille toujours à mes patientes la double sécurité. Il s’agit d’un petit dispositif en caoutchouc qui est très efficient et facile d’emploi. Il épouse parfaitement l’anatomie et combine confort de port avec impossibilité de céder à la tentation. Nous allons essayer de trouver le bon modèle qui convient le mieux à Lucie. »

 

Elle se dirigea vers un tiroir et sortit une gamme de cônes assez semblables à des suppositoires de très grande taille qui se finissaient en se resserrant sur un très faible diamètre suivie d’un grand embout rond et plat. Lucie n’avait pas besoin d’explication pour comprendre ce qui allait lui arriver.

Ces « bouchons médicaux » ou  »préventifs » existaient en diverses tailles et s’introduisaient de la même manière qu’un suppositoire. Après un deuxième examen de l’anatomie de Lucie la femme en choisit un et le mit en place après préparation adéquate. Elle progressa tout doucement car l’endroit le plus large du dispositif se caractérisa par un diamètre bien plus large qu’un doigt. Elle indiqua à sa patiente de se lever et de faire des allés et retours dans la pièce. La sensation n’était pas insupportable comme Lucie eut imaginé, mais le sentiment de l’étrange correspondait bien.

 

« Comme vous voyez, Nadège », dit la doctoresse, « le bouchon médical permet de se déplacer. Il peut alors se porter aussi dans journée sans contre indication. Je vous établirai une ordonnance et vous trouveriez le bon modèle au rayon d’éducation spécialisée au supermarché »

 

 

L’objet se présentait à l’intérieur d’un coffret dont les consignes imprimées en gras indiquaient l’indication et l’emploi sans équivoque. Qui s’étonne que Lucie ne fît pas la coquette en passant à la caisse. Tout le monde avait comprit quel genre de comportement eut motivé cet achat.

Elle garda avec difficulté son calme en s’encourageant par l’idée d’un traitement de faveur pour ce soir également prescrit sur l’ordonnance.


 


10 Les oiseaux bleus

 

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Par isabelle183 - Publié dans : Les mémoires de Lucie
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Mercredi 21 mai 3 21 /05 /Mai 16:59

                                            CHAPITRE V

 

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Une rêverie du tout début de ma puberté me revient à l’esprit. Je suis invisible et en plus je possède la faculté de traverser des murs. Je me glisse dans un appartement où se trouve une femme inconnue, sans visage avec une jeune fille un peu plus âgée que moi. L’adolescente est couchée à travers les genoux de la femme, sa mère probablement et reçoit une fessée. Elle crie et se débat, mais la mère n’en tient pas compte et continue à la punir.

Je suis fascinée par la scène ; je n’éprouve aucune compassion pour la fille. Au contraire, je me réjouie de son malheur et je souhaite que la mère ne s’arrête pas si tôt.

Une sensation plus que plaisante m’envahit le bas ventre. Je ne se pas d’où elle vient, ni quelle est sa cause, mais je me sens étrangement bien.

Au fil des semaines je me rends compte qu’à chaque fois, en évoquant cette scène, la sensation revient aussi. Elle me plaît tellement que je ne me lasse pas à remémorer de plus en plus souvent ce contexte : le soir au lit, à l’école, pendant la journée, partout et à n’importe quel heure. Je fais une découverte merveilleuse. Quand j’ai peur dans le noir ou simplement quand j’angoisse, par exemple devant un examen, il suffit de faire appel à ma fantaisie et la peur s’estompe. Je suis aux anges.

Petit à petit je me prend des libertés et commence à intervenir sur mon scénario. Certaines modifications amplifient la sensation du bas ventre, d’autres me font retomber dans la réalité. Alors je change un peu le décor, je rajoute des scènes, je travaille mes personnages. J’attribue un visage à la femme. Parfois c’est une voisine, une commerçante, une femme de passage. La fille devient une copine d’école, une petite peste du village, toujours une personne qui m’est familier, jamais un personnage de la télé ou des journaux.

Ce qui est merveilleux avec les fantasmes et ce qui fait leur force c’est le fait qu’ils n’obéissent pas à la logique de la réalité. Les personnages sont toujours disponibles et consentants. Ils agissent tel qu’on le souhaite et se prêtent aux situations les plus absurdes.

Je découvre le pouvoir des mots que j’emplois pour me raconter mes histoires. Certains sont en rapport direct avec mon bas ventre et quand je les évoque, la volupté atteint des sommets (par exemple le terme fessée est jouissif, raclée ou volée sont neutres et par conséquence exclus).

Un incident de la vie courante m’apporte des détails supplémentaires. Je suis insolente au supermarché avec une nouvelle vendeuse. Normalement je suis timide et ce genre de comportement ne m’est pas familier.

 

-Si tu étais ma fille, tu auras droit à une bonne fessée, cul nu, me dit-elle.

 

Avec ce que je viens de raconter plus haut, on comprend pour quel motif je rougis profondément. Mon inconscient s’exprime.

Depuis ce jour et pour très longtemps, cette vendeuse obtient une place fixe dans mon fantasme. Elle à environs trente ou quarante ans. C’est difficile pour une gamine de onze ans d’évaluer l’âge d’un adulte. Je n’emplois que deux catégories : adultes vieux ou adultes pas trop vieux La vendeuse fait parti des pas trop veilles. Elle n’est pas très grande, mais très énergique et je n’ai aucun mal à l’imaginer de fesser vigoureusement une petite insolente. La femme porte une courte blouse blanche et s’occupe de la vente de charcuterie et de fromage à la coupe. Elle est blonde décolorée avec des cheveux coupés très courts.

Avec le recul je dirais ce qui a motivé mon insolence c’est la coiffure de la femme qui m’attire étrangement.

Le soir j’intègre les nouvelles données. La petite peste a encore fini le jambon (le pâté, le fromage…). Surprise par sa mère, elle reçoit sa punition. Ce jour marque un changement fondamental. J’essaye de m’imaginer à la place de la peste, processus déclenché par les mots de la vendeuse. Au début j’ai du mal à m’impliquer, de quitter ma place confortable d’observatrice, de troquer ma passivité. J’ai trop honte, refuse d’endosser ce rôle. Mais le trouble, une fois installé dans mon âme, ne me lâche plus. Quelques jours plus tard je suis prête. Mon bas ventre me récompense largement pour mon audace. Puis, je me sens si tendue que ma main descend lentement pour cerner le centre de la sensation. Je me souvient soudainement où il fallait mettre la main. Une pratique oubliée depuis des années me revient. La masturbation me désinhibe complètement.

 Quelques semaines plut tard mon scénario atteint une forme élaborée :

La vendeuse est une tante fictive et je passe chez elle mes vacances d’été. Elle vit seule. Elle est réputée pour être sévère.

 

-Chez moi, tu as intérêt à obéir à la lettre, dit-elle, sinon c’est la fessée, cul nu.

 

Elle me fait peur, mais en même temps je suis délicieusement bouleversée.

 

-Tu aurais besoin aussi d’aller chez le coiffeur. Tu sais que je n’aime pas les cheveux longs. Ceci n’est pas hygiénique et va de paire avec des mauvaises manières. Une jeune fille bien éduquée porte ses cheveux courts. Demain on ira ensemble pour une jolie coupe. Tu verras, tu te sentiras mieux dans ta peau.

 

Cette partie fusionne partiellement avec la réalité. Ma mère ne m’autorisait pas des cheveux longs et malgré mes contestations j’ai dû me plier à des coupes courtes jusqu’à tard dans l’adolescence.

Je proteste violement. Ma tante va chercher un martinet, me renverse sur ses genoux, soulève ma jupe, baisse ma culotte et me corrige durement. Ce ne sont pas les brûlures des coups que je ressens, mais l’agitation de mon bas ventre. Je confonds une sensation imaginée avec une autre, réelle et bien différente. Ce genre de confusions est le fond du commerce du fantasme. Apparemment, il est facilement possible de rapprocher une excitation réellement ressentie à n’importe quel contexte ou situation d’une aventure imaginaire.

 

-Je serai sage ma tante. Il me hâte demain.

Cette phrase résume mon plaisir masochiste   - ici dans le sens de la passivité – de me soumettre à la volonté de ma tante. Evidement cette tante est un autre aspect de moi. Elle sert de prétexte pour m’autoriser à ce que je m’interdit et ce que je n’ose pas m’avouer.

Le lendemain, à la fin de la matinée, j’ai des cheveux courts comme ma tante.

Ici s’exprime ma honte de me voir ainsi. Pour rendre cette pénible situation, venant de mon vécu, supportable, ma honte s’est transformée en plaisante sensation physique.

Ma tante avait donc raison, je me sent vraiment bien qui veut dire : mon bas ventre jubile à l’idée.

Deuxième étape. Je n’ai pas le droit de me servir au frigo sans demander l’autorisation. Comme dans la réalité. Malgré l’interdiction je ne peux pas résister à la tentation d’un bon fromage que je finie avec appétit. Ceci n’échappe pas à ma tante et j’ai droit à une autre punition, qui m’excite autant et de la même manière que la première et qui me parait entièrement justifié.

Inutile de dire que je passe presque tous les jours des vacances d’été chez ma tante. Je suis si bien avec elle. Mais tout bonheur à une fin. La mort du fantasme est la prise de conscience. Bien sur, je sais en théorie ce qui se passe entre un homme et une femme pour faire des enfants. Je sais aussi comment font les animaux. J’ai grandi à la campagne. Mon frère, de deux ans mon aînée, à l’heureuse idée de me montré en absence de nos parents un film vidéo que mon père cache dans son armoire. Subitement je comprends que les sensations en jeu dans mes divertissements nocturnes sont ceux de la sexualité qui se pratique selon le code des adultes entre un homme et une femme. Comble d’horreur, l’homme introduit son pénis dans le vagin de la femme. Ça doit être affreusement douloureux, vu la taille d’un pénis en érection. En plus je vois ce liquide blanchâtre y sortir. Je suis dégoûtée.

Mes premières règles arrivent. C’est gênant, ça fait mal et il faut mettre des tampons. Je suis une femme maintenant, je peux avoir des enfants.

Dans mon désespoir je rajoute un épisode de plus à mon scénario : pour me punir, ma tante me donne de la crème épilatoire à cause des poils dégoûtants, pour être propre à nouveau. Que je ne ferrais-je pas pour me préserver de grandir.

Dans ma famille tout le monde se pose la question pourquoi je m’obstine à refuser de faire des courses au supermarché, surtout au rayon de coupe.

Je suis profondément désespéré. Mon fantasme, si jouissif, n’a rien en commun avec la vie des adultes. L’idée de l’acte sexuel n’est nullement réjouissante. Elle me répugne. Comment vais-je faire pour devenir une vraie femme ? Les actrices dans le film porno avaient l’air d’apprécier. Elles prenaient même le sexe de l’homme dans leur bouche

Ne savent-elles pas qu’on ne fait pas les enfants de cette manière ? Elles confondent aussi leur vagin avec leur anus. Sont-elles si bêtes ? Les hommes aussi me paraissent assez stupides et maladroits. Ils déversent leur sperme sur les fesses de la femme ou parfois sur son visage. Le monde des adultes est difficilement compréhensible pour une adolescente. Comment faire pour s’y adapter.

Je ne retiens qu’une seule chose. Mon fantasme ne correspond à rien, ne serais-ce ce qu’on appelle la perversité. Je suis un monstre, mes désirs sont inavouables. J’ai honte le soir quand les vacances chez ma tante me harcèlent. Je ne veux plus y penser. Je me bats, mais je perds souvent.

Mon fantasme change. Ce n’est plus moi, l’adolescente pas sage. Je suis devenue celle qui décide de la punition et qui l’applique. J’ai inversé les rôles. Ma tante aussi change, de visage et de sexe. Elle devient un jeune homme à peine plus âgé que moi. C’est lui qui se comporte avec désinvolture. Heureusement je suis là pour lui enseigner la bonne conduite. Le martinet à la main, n’importe quel prétexte est bon pour lui faire sa fête. Mais il est aussi à mes petits soins, style bisous, caresses et timides pas vers la hétérosexualité.

Dans la réalité j’établie les premières relations avec des garçons.

Vers l’age de dix-huit ans mon fantasme est toujours actif. Toutefois de moins en moins souvent. Ma première expérience sexuelle avec un garçon n’est pas trop douloureuse. Sur le plan de la jouissance décevante.

Depuis quelques jours mon imagination s’est mise en route comme au bon vieux temps. Imprégné par les histoires que Chloé m’a raconté, mélangé à mes propres élucubrations, inspirées par l’œuvre de M. Ce ne sont pas les modèles réels de celui-ci qui me guident, mais les tenues et les situations. Mes acteurs et actrices n’ont pas besoin d’un visage. Habillée en provocants vêtements, super sexy, je fais marcher les neuf muses absolument nues au pas cadencé à travers de mon village. Je suis très à cheval sur la discipline car je juge leurs activités futiles. Ma façon d’exprimer ma jalousie envers Chloé et son monde. En avançant sur une entraînante musique militaire, mes muses s’apprêtent à entrer dans la vie active, commencée par une visite chez le coiffeur. Leur longue chevelure d’allumeuses flotte au vent. Au salon chacune reçoit par mes soins une fessée mémorable avant de passer à la coupe. Plus tard neuf filles, bien assagies, en blondes décolorées, les cheveux courts, se tiennent au garde à vous devant moi. Chacune reçoit un uniforme différent et doit se consacrer désormais au métier correspondant.

Le coiffeur me félicite pour mon autorité et mon savoir faire.

 

-Mademoiselle, avez-vous des ouvrages sur la culture de légumes ?

 

Une dame d’un certain âge me rappelle impitoyablement mon quotidien. Je suis derrière mon bureau à la bibliothèque. On est lundi matin et il me reste cinq jours à travailler avant le week-end, sauf si mon congé sans solde pour le mercredi et le jeudi soit accepté par le maire. J’envie Chloé qui est libre d’obligations. À ma prochaine rêverie ce serait elle qui marchera au pas avec les autres. Je réalise que ma fantasmagorie ne me procure plus la moindre mauvaise conscience. À vingt sept ans ce n’est pas trop tôt. Grâce à Chloé. Pour la remercier, elle sera exempte de coiffeur. J’irais à sa place

En classant des livres, je pense à ce merveilleux jour de détente avec mon amie.

Je crois qu’elle a raison. Une femme, reste une femme avec ou sans poils. C’est sur, Chloé assume sa féminité sans se poser des questions superflus. Et moi dans tout ça. Où est ma place ? Comment me situer ? Moi aussi j’ai des désirs. Moi aussi je suis une femme, une vraie, sauf que je n’avais pas le courage de vivre mes pulsions. Je me suis enfermée dans mes rêveries érotiques depuis mon adolescence, en me claquant ainsi la porte vers la vie, vers les autres, vers le partage. Avec Chloé je me suis rendue compte que les autres aussi sont hantés par leurs fantasmes.

Peut-être Chloé estime simplement que je sois bête parce que je me prive de sensations. Non ! C’est mon amie. Elle ne pense rien de mal de moi. Elle est ma complice, ma confidente.

Le contact avec elle me réussit. Au fil des semaines j’ai constaté le progrès. Je suis en train de résoudre enfin mon étrange rapport avec mon corps, avec ma féminité. Chloé a passé – dans sa baignoire   - l’éponge sur la honte que je traîne depuis mon adolescence. Je me sens soulagée, libérée, car enfin je peux mettre des mots sur mes ambivalences. Ce procédé est vital pour moi. Alors j’essaye de récapituler.

Une rêverie érotique est un pur produit d’esprit qui déchaîne une réaction physique, une excitation sexuelle. Elle exprime une passivité et n’a pas besoin d’une action, ni d’une autre personne. Détachée du corps en quelque sorte, elle se vautre dans une solitude frustrante qui est en même temps un univers d’omnipuissance où je règne en maîtresse absolue. Tant que je rêve, je suis farouchement opposée à la réalité. Or mon désir profond est la concrétisation. C’est là où se situe la source de ma gêne, ce sentiment de confusion, à cause de la peur qu’un autre être humain saisisse l’inavouable en moi, me rejette pour cette raison, éprouve de la répugnance à mon égard, se moque de moi ou pire encore dénonce aux autres ce que j’aimerais cacher.

Quel est donc l’inavouable ? Il s’agit de mes désirs sexuels bien sur. Je fais l’expérience avec « ma tante ». J’étais gênée en face de la personne réelle parce qu’elle faisait parti de mes désirs et que je me sentais sexuellement attirée par elle.

Je me considère comme une personne particulièrement portée sur la chose. Mon éducation a tenté de me convaincre que cela soit un mal qu’il faut combattre avec toutes ses forces. Alors je m’efforce de m’attribuer un statu asexué. J’évite les tenues suggestives, les maquillages invitants, les comportements provocants et je me sens frustrée par privation de sensations. Ma gêne m’empêche de m’épanouir. J’ai honte de moi et de ce que je suis, une femme trop encline à une sexualité qui refuse de se confondre avec la norme.

Mon père disait souvent : Nous sommes pas des bêtes. Ce vrai, les bêtes ne connaissent pas la gêne, ni la honte, ni la pudeur. Sa réflexion visait le côté animal en l’être humain : sa sexualité. Celle-ci n’est plus un tabou dans notre société, mais la loi nous oblige à la cacher où au moins de la pratiquer dans des lieux destinés au libertinage. Quelqu’un qui ne respecte pas ces règles, porte atteinte à la pudeur par son obscénité. Mes tendances exhibitionnistes me mettant devant ma propre obscénité. Je rêve d’être obscène, de provoquer des désirs violents chez les autres. C’est une façon déguisée de me révolter contre mes parents et … de dominer les autres.

Nietzsche à dit : Il n’y a pas de phénomènes moraux, seulement une interprétation morale des phénomènes. L’adjectif moral se rapporte à la moralité, c’est-à-dire il concerne les mœurs et non à la morale, la science du bien et du mal. Cette distinction n’est pas évidente pour tout le monde surtout quand on est distrait comme mes parents. En réalité deux notions se chevauchent : la moralité concerne « ce qui se fait et ce qui ne se fait pas. Je pense aux « Inconnues », les célèbres humoristes. Dans leur film « Le pari » concernant les cigarettes on se souvient avant tout de la réplique culte : « Bien » ou « pas bien ». Le « pas bien » n’est pas le mal. La morale par contre distingue le bien du mal. Il faut un certain sens de notre langue pour remarquer la finesse. Revenons à la phrase de Nietzsche. Elle est tirée de son livre : Par delà le bien et le mal. Visiblement il s’agit d’une difficulté de traduction remaniée au mieux par un spécialiste. Alors je ne veux pas non plus trop blâmer mes parents.

Tandis que la moralité est une affaire concernant des localités, la morale dépasse les frontières, même ceux des pays. Cette dernière, dans un sens, uni les pays de la communauté européenne. Elle est son échelle de valeur. Que penser d’un pays qui donne priorité à sa moralité en votant « non » contre l’Europe par peur de ce qu’on ne connaît pas, parce l »Europe n’est « pas bien ». Mais ce « non » était construit essentiellement par des électeurs ruraux. Les citadins en majorité ont préféré le « oui ». Moralité : Entre ville et campagne, la moralité n’est pas la même, mais aussi : la moralité est une affaire personnelle et la morale une affaire officielle, or la sexualité relève de la moralité. Dans ce sens mes parents sont esclaves des leur propre moralité qu’ils confondent – et je les connais bien – avec la morale en me répétant toujours la même chanson : arrête de faire ceci ou cela Bella, c’est mal.

« Pas bien » de raisonner comme ça.

Je n’avais pas le courage jusqu’à maintenant de me libérer des liens trop étroits que j’entretiens avec ma famille, ma mère notamment, pour découvrir le vrai visage de la vie.

Je ne veux pas rejeter la faute uniquement sur mes parents. J’estime que l’erreur vient en grande partie de moi et c’est à moi de remédier à une situation qui me paraît invivable. Il s’agit de m’affirmer en personne indépendante en face de mes parents. Je me sens d’attaque et la gêne qui hante la vie des petits gens, s’est évaporée dans la baignoire de Chloé. Je suis passée enfin de l’autre côté.

Mais je suis une intellectuelle, la seule de ma famille, la seule de mon entourage social. Le monde de l’esprit obéit à ses propres règles. Je suis un intrus et je dois me familiariser avec des conceptions abstraites que j’ai du mal à assimiler. Notamment le féminisme me pose des problèmes de compréhension. Je ne sais pas encore comment concilier mes fantasmes, tantôt de dominatrice, tantôt de soumise, avec mon émancipation (selon le Larousse : mettre hors tutelle, affranchir de quelque entrave, sortir des règles de la retenue). Je n’ai pas envie de précipiter les choses. Comme Chloé m’a faite comprendre à juste titre, je suis une personne qui ai besoin de temps pour faire le tour d’une question et ce temps je me permets de le prendre sans demander autorisation à personne. Cela me paraît un moyen efficace pour éviter de m’engouffrer dans un féminisme de pacotille qui fait tellement mal aux justes revendications des femmes en les faisant passer pour des illuminées qui font hurler de rire. J’ai déjà un départ pour mes recherches qui me semblent prometteur, c’est le mot égalité.

Un lecteur arrive ; il me demande les pensées de Pascal.

 

-Deuxième rayon à gauche Monsieur.

 

C’était une question facile à répondre. Mais où sont mes pensées. Elles sont avec Chloé. Autour de moi tout n’est que silence comme exige le lieu.

Est-ce que son mari lui manque ? Elle a dû l’aimer à la folie. J’en suis sure. Il était son premier homme, mais quel homme, quel monument ; surtout pour une fille de milieu modeste, obsédée par l’ambition de se faire une place dans la société. Rien dans le comportement de Chloé ne trahit ses origines. Elle a son style à elle, elle est unique. Une pierre tombale vivante, un édifice impressionnant pour un peintre hors du commun.

Comment a-t-elle vécu sa disparition ? A-t-elle pleuré derrière ses lunettes noires le jour de la crémation. A-t-elle dispersé les cendres sur la mer qu’il aimait tant.

Était-il fidèle, lui qui avait l’embarras du choix parmi ces modèles.

Était-elle fidèle ? Son mari passait beaucoup de temps dans son atelier. Et quand il faisait une pause et venait pour se laver les mains ou prendre une douche, il trouvait la salle de bain occupé. Après tout, pour offrir une salle paradisiaque, il faut plus qu’aimer une femme, il faut l’adorer à un point inimaginable, l’idolâtrer, pour la mettre sur un piédestal en forme de coquille.

Faisait-il bien l’amour ? S’amusaient-ils tout les deux dans leur baignoire ? Était-il de bon humeur le matin après une nuit blanche de travail.

Questions sans réponse. Vais-je percer un jour le secret de cet homme ou suis-je jalouse d’un mort ?

Eh bien oui, je suis jalouse de lui, amant et mari de Chloé que je n’ai pas connue ; jalouse de n’importe qui s’approchant d’elle. Je la veux en exclusivité. Je ne veux pas qu’un autre que moi la voie nue, la touche. Je suis jalouse de sa coiffeuse qui lui lave les cheveux et encore plus de son esthéticienne qui la bichonne tout les matins. J’aimerais enfermer Chloé pour mon plaisir personnel. Son mari, avait-il les mêmes pensées que moi ? A-t-il construit des palais de rêve pour qu’elle ne s’en aille pas, qu’elle reste à la maison ?

Se faisait-elle épiler le pubis pour lui, pour rassembler à la jeune fille qu’il avait rencontré ? Voulait-elle rester éternellement jeune pour lui ?

Je suis effrayée par ma possessivité. Je ressemble à une sale gamine gâtée (visiblement le terme sale me hante) qui réclame sans cesse sa copine auprès d’elle.

Il y a deux raison pour se sentir attirée à ce point par une autre personne : le désir ou l’amour.

Simone de Beauvoir a dit : La réflexion est l’ange exterminateur de la spontanéité.

Je déteste la spontanéité. J’ai besoin de l’ordre dans mes sentiments, comme l’ordre que j’impose aux livres de ma bibliothèque. Avec moi, comme des petits soldats, ils se tiennent au rang. Dans mes étagères règne une discipline militaire. Adolescente j’ai hésité à m’engager dans l’armée par goût pour une discipline poussée que j’aime autant subir qu’imposer. Étrange similitude avec Chloé qui adorerait comme moi de marcher au pas. Éprouve-t-elle parfois, comme moi, le besoin d’abandonner sa volonté à quelqu’un d’autre pour un instant d’insouciance ?

L’amour, je connais. J’ai aimé mon mari avant qu’il me trompe. M’a-t-il trompée parce que je suis trop réfléchie ? Avec une Chloé il serait resté, il serait toujours là. Il ne penserait pas à ces copains de chasse. Il n’aurait plus besoin d’eux. Ce serait lui qui aurait emporté le plus beau trophée.

Quoique ? Chloé n’aurait jamais choisie un con pareil. Elle cerne de suite le fond d’un homme et préfère celui qui chasse des idées grandioses au lieu d’un lapin ou perdrix.

Si ce n’est pas de l’amour entre Chloé et moi, c’est quoi alors ? Le désir d’une passion charnelle qui me consume de l’intérieur, qui m’échauffe, qui m’excite ?

Une citation de Ionesco me vient à l’esprit : Caressez un cercle et il deviendra vicieux.

Je décidée d’embarquer avec Chloé. Pour l’instant ce sera elle le capitaine. Je voudrais entrer dans son jeu, essayer de l’étonner comme elle m’étonne. Moi aussi j’ai des choses à lui montrer. Mais lesquelles en fait ?

Il est midi moins le quart ; plus personne dans la salle. Je peux fermer avant l’heure.     


Suite

      

Par isabelle183 - Publié dans : La fille aux cheveux noirs
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Mardi 20 mai 2 20 /05 /Mai 23:13

 

                     Discussion entre femmes

 

« Non Lucie, il est hors de question que je revienne sur ma décision. Le rendez-vous chez Bérénice est pris et tu t’y présenteras dans deux semaines comme convenu. Ne t’inquiète pas, je serai avec toi. »

 

Lucie avait demandé un entretien entre femmes, expression que Nadège affectionnait tant. Ces conversations se passaient toujours autours d’une « bonne tisane ». Son aversion contre cette boisson, infâme à son goût,  n’avait pas changé. Un jour elle osa en parler à sa tutrice qui l’écouta attentivement. Nadège ne prit jamais une critique à la légère et ne refusa jamais de faire tour d’une de ses règles de bonne conduite. Elle partait du principe que rien ne s’imposait sans raison et l’élève avait le droit « d’exiger » une explication. Cette transparence lui valut l’estime de sa protégée qui, malgré l’intransigeance sur les décisions prises, vit une porte à saisir pour améliorer ses conditions d’éducation.

Ce jeu de force la stimulait fortement. Elle aimait trop les défis et la difficulté ayant compris que la vie appartenait au plus habile. Chaque entretien avec Nadège lui parut comme un excellent moyen d’exercer sa technique d’argumentation et elle n’hésita rarement de saisir son droit au point que ces têtes à tête devenaient une habitude quasi quotidienne après le goûter. Ce moment de liberté renforça significativement le lien entre tutrice et élève.

Il en va de soi que Lucie sortit toujours perdante pendant des semaines. Elle n’en voulait rarement à Nadège et passa des longues heures à cogiter sur des meilleurs raisonnements pour la prochaine fois.

En plus, Nadège ne considérait jamais un sujet comme clos. Lucie avait le droit aussi de revenir à tout moment sur n’importe qu’elle discussion en apportant des éléments nouveaux. Par contre elle n’admit pas une reprise sans  fondement, motivée uniquement par une prise de tête. Dans ce cas elle rappela Lucie les conséquences d’un comportement de gamine en la traitant ainsi. Elle ne s’adressait plus à la raison de son élève, mais à sa peau de fesses plus susceptibles de comprendre les règles du jeu.

Quant à la tisane elle écouta Lucie longuement avant de trancher :

 

« Il en ressort de ton aversion rien d’autre qu’une simple histoire de goût personnel. Pour te rassure, je n’aime pas la tisane non plus, mais j’en bois parce que je suis convaincu du bien fait. »

 

Lucie fut stupéfaite. Il s’agissait de la première confidence intime (d’une très, très longue série par la suite) de la part de sa tutrice et il n’est pas exagéré de prétendre que Nadège gagna ainsi la confiance de sa protégée. Lucie savoura en quelque sorte sa première victoire et se sentit encouragée dans ses efforts. Cependant le contrecoup de sa découverte fut cher payé. Elle dut étudier un épais manuel sur l’art et l’utilisation de la tisane et se vit contrainte à des contrôles écrits de son savoir. Il est évident qu’en dépit de bon résultat elle affronta le martinet jusqu’à ce qu’elle afficha de solides connaissances sans lacunes.

 

En cet après-midi pluvieux Lucie exposa sa vue sur l’épilation qui la menaçait. Et elle se prit mal. Elle évita bien sur l’origine de ses rougeurs, mais se basait en toute honnêteté sur ses craintes concernant la rentré et la douche commune avec ses copines après la gym.

 

« Une forte pilosité ne fait pas de toi une femme responsable ou plus mature qu’une autre. Tu n’as pas besoin de tes poils pour afficher ta féminité non plus.

Je ne t’impose pas une telle mesure pour te ridiculiser devant tes amies, mais pour améliorer ta santé. Tu seras intégralement épilée que cela te plaise ou pas. C’est ton bien-être qui te fera comprendre le sens de cette mesure. Puis n’essaye pas de me faire croire que l’envie de dénoter ne fait pas partie de ta personnalité. Il serait temps que tu commences à t’assumer avec tes points forts et faibles. »    

 

Lucie se tut pendant un instant et proposa ensuite une autre solution qui trahissait aux yeux de Nadège une lâcheté sans pareil et qui motiva la dernière à donner une bonne leçon à son élève.

 

« Dans un autre ordre d’idée », commença Lucie timidement, « je ne vois plus l’utilité de mes cours de gym. Nous en faisons assez tous les matins. Il serait plus judicieux que je choisisse un autre sport qui m’apportera des atouts complémentaires. »

 

« Tu as mûrement réfléchie ? »

 

« Il me semble… »

 

« Dans ce cas je ne vois pas d’objection. J’allais t’en parler de toute façon un de ces jours. Je verrais d’un très bon œil que tu t’inscrives à la fanfare comme majorette. »

 

Lucie frémit. « Les oiseaux bleus », nom de la troupe réunissait les filles qui recevaient les éducations les plus strictes au village. Adhérer à cette corporation impliquait d’afficher publiquement un état d’esprit orienté vers la discipline et l’obéissance à l’occasion de certains événements majeurs de la petite communauté. Lucie et ses amies ne rataient jamais les défilés de ces filles qui paradaient au pas cadencé pour le plus grand amusement des spectatrices, émerveillées par tant de coordination rythmique. Chaque mouvement fut exécuté avec exactitude irréprochable et laissa deviner un entraînement hors norme par le son de l’impacte parfaitement synchronisé des talons sur le parquet de la salle de fête.

 

« Tu as besoin d’un encadrement strict pour t’épanouir », reprit Nadège. « Les instructrices connaissent leur métier. Elles peuvent, à tout moment, si elles le jugent opportun te sortir du rang et corriger ton attitude. Tu feras des progrès spectaculaires. Ainsi recevras-tu aussi une solide éducation anglaise hors maison. »

 

« Et si je refusais ? »

 

« Trop tard. Tu as voulu changer d’activité et j’ai cédé à ta requête. Je t’ai déjà mise sur la liste de candidates et acheté ton costume. Tu commenceras ta période d’essai la semaine prochaine. Nous avons donc assez de temps pour débuter ton entraînement. Je m’y connais bien. A ton âge j’étais chef de file des majorettes. »

 

« Je serais donc un « oiseau bleu » qui devrais s’exhiber dans une uniforme burlesque, le derrière presque à l’air dans le petit maillot string »

 

« Oui ma chérie. Tu découvriras le sens de la camaraderie et de la discipline en groupe. Et surtout le prestige de l’uniforme. Il me tarde te voir défiler. Sois à la hauteur de mes espérances si tu veux m’impressionner. Si tu arrives à intégrer la troupe, nous réviserons tes privilèges. »

 

« Que vont dire mes copines ? Je serais la risée de la bande, si cela se sait. »

 

« Lucie, il s’agit de ton avenir et pas le leurs. Tu as la chance de devenir un « oiseau bleu » et c’est tout ce qui devrait compter pour toi. Et si nous essayions ton uniforme ? »

 

En fait, Lucie reçut deux uniformes, une de grandes parades et une d’entraînement et comprit aussitôt quel genre d’espoir Nadège cultivait à son égard.

La rentrée s’approchait doucement et il faillait à tout prix gagner le droit de sortie avant que ses copines revinssent. Par conséquence notre héroïne fut extrêmement motivée.

La tenue de parade se composait d’une haute casquette qui se fixait par un ruban sous le menton et qui portait l’insigne des « oiseaux bleus », surmontée d’une longue plume. Le maillot, taillé dans une matière bleu foncé et brillante comme un miroir se résumait à un juste au corps épaules nues et montant vers le coup en encolure étroite. Il était très échancré dans l’entrejambe, de coupe string pour le derrière en accentuant la taille par une large ceinture.

L’uniforme se compléta par des longues mitaines et des cuissardes à talons vertigineux.

La tenue d’exercice ne variait que pour le maillot qui ressembla à un petit haut s’arrêtant au dessus du nombril et laissant la partie entre cuissardes et maillot entièrement nue pour une plus grande aisance de mouvements.

 

Lucie n’avais jamais porté des chaussures aussi hautes et passa une bonne partie de l’après-midi à acquérir une démarche élégante. Elle n’était pas une fille maladroite, mais elle comprit vite que la grâce naturelle n’existait que dans le langage et ses méritait par un travail acharné.

Désireuse de conquérir le droit de sortie, elle fit demande auprès de sa tutrice de porter sa tenue en permanence à la maison pour s’habituer au mieux avec la façon de se déplacer avant d’envisager les premiers mouvements complexes. Nadège approuva sa bonne volonté en optant pour la tenue d’exercice.

Pour mieux familiariser Lucie avec l’esprit régnant aux « oiseaux bleus » le martinet fut remplacé provisoirement par la cravache. Nadège changea également le programme de l’après-midi pour enseigner à son élève les mouvements élémentaires de l’art de la majorette accompagnés par de la musique de marche.

Elle apprit aussi à présenter son séant d’une façon convenable à la punition en penchant son buste en avant pour former un angle droit entre ses jambes et le haut de son corps, les mains autour des chevilles.

L’application rigoureuse de la cravache garda l’attention de Lucie au plus vif et elle fit des progrès spectaculaires. Toutefois la transpiration excessive de son entrejambe ne cessa point comme put s’apercevoir sa tutrice après chaque correction.

 

Pour évacuer la tension de la journée, Lucie dans son lit, s’abandonna à la seule possibilité pour calmer ses émois et y prit goût.

9 Visite médicale

 

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Par isabelle183 - Publié dans : Les mémoires de Lucie
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Mardi 20 mai 2 20 /05 /Mai 23:12

                      Désir ardent de fessée

 

L’effet sédatif du suppositoire  de bonne nuit fut de courte durée et s’estompa après trois jours seulement.

Lucie soumit son imagination et son ingéniosité à rude épreuve pour contourner ce vilain obstacle, mais capitula devant les évidences. A force de tirer la ceinture dans tous les sens sous l’assaut de ses ardeurs, elle s’attira une irritation de ses parties sensibles.

Nadège toujours à ses petits soins se montra compatissante et octroya une crème apaisante qu’elle appliqua de ses mains après la toilette matinale sur l’entrejambe de Lucie en massant longuement que  l’onguent puisse pénétrer en profondeur.

Lucie approuva ce traitement par des petits soupirs de soulagement.

Le soir venu au moment de coucher Lucie, la tutrice répétait l’opération suivie d’une talque pour peaux sensibles. Elle avait également une technique particulière pour préparer le terrain du suppositoire qui ne laissa pas son élève indifférent et qui lui tendit bien sagement son postérieur en abandonnant toute pudeur.

 

Nadège fit comme elle ne remarquait pas l’état tendu de Lucie et la dernière trop timide pour se confier à la première ne demanda pas un soulagement efficace. En conséquence le sommeil n’était pas au rendez vous et Lucie dormait de moins en moins glissant dans une humeur que l’on peut qualifier comme nerveux ou du moins agitée.

 

Sa première leçon de connaissance de l’appareil intime ressembla à un échec. Nadège se donna du mal à détendre son élève en expliquant le naturel des gestes sans succès.

Elle se contenta par l’enseignement des noms de toutes les parties concernées allant du sphincter anal à la localisation exacte du clitoris en rappelant leurs fonctions. Puis Lucie dut répéter ses nouvelles connaissances en exposant et indiquant à chaque fois de quelle partie il s’agissait exactement. Elle fut invitée à se toucher de telle ou telle manière et de décrire son ressentie. Jugeant l’enthousiasme témoigné trop faible, Nadège termina la leçon plus tôt que prévu en misant sur une meilleure compréhension de l’intérêt des ces cours par la suite.

Lucie libérée de cette pénible contrainte qu’elle venait de vivre se sentit soulagée dans un autre sens que le supposé.

 

Son état agité s’aggravait de jour en jours.

 

En ce temps-là Lucie ne comprit pas le but visé par Nadège. Il lui fallut un long apprentissage avant que vînt l’illumination et nous allons suivre étape par étape le déroulement de cette initiation insolite.

 

Son plaisir sous verrou Lucie n’eut pas d’autre choix que de se confier entièrement aux mains de sa tutrice.

Son corps approuva les méthodes en développant une sensibilité palpitante et exaspérée en lui révélant jour par jour des nouvelles sensations. Pour ainsi dire elle prit goût à cette discipline coquine. Si elle avait été toute seule au monde avec Nadège, elle ne s’aura pas posé la moindre question. Hélas sa tutrice ne se contentait pas d’imposer ce régime strict en toute discrétion et n’hésitait pas à exposer la condition de Lucie au vue de toutes les habitantes du village.

On savait bien que Lucie était volontaire et qu’elle se pliait donc par conséquence de son propre gré aux exigences de Nadège. Heureusement personne ne vit autre chose dans ce consensus que le désir de la fille de recevoir une éducation de qualité.

Par contre elle vit dans la permanente crainte de voir revenir ses amies. Il lui parut impossible de leur expliquer se qui se passait dans sa tête et savait pertinemment qu’il serait très dur de leur cacher les détails de sa condition à la longue.

Entre ses grands discours d’antan et sa docilité envers Nadège l’abîme fut trop grand pour passer inaperçu si elle ne trouva pas une parade adaptée. Il était impératif d’obtenir un levé de la consigne à la maison avant que ses amies revinssent. Le seul chemin consista dans une conduite irréprochable aux yeux de Nadège. 

 

Lucie n’était pas dupe. Elle se sentit prisonnière d’une attirance basée sur ses émois intimes, plus forts que sa raison et son bon sens. Elle maudissait la faiblesse de son caractère qui ne lui permit pas de mettre terme à cette relation qui lui pesait souvent et qui lui fit perdre l’estime de soi. Mais il suffisait le moindre contact corporel avec Nadège pour que sa honte se transformât en jubilation jouissive. Et la tutrice savait bien doser ses attentions.

 

Lucie se sentait protégée en son secret qui entremêlait volupté et obéissance. Et même Nadège qui la matait en quasi permanence n’avait pas fait le rapprochement entre activités nocturnes qu’elle jugeait normal et leurs motivations profondes. 

 

Mais la suspension de sa détente nocturne compliqua les choses.

Privée d’un moyen efficace de maintenir son équilibre, sa haine contre sa tutrice qu’elle jugea seule coupable des ses désirs étranges et son attirance pour elle qui se languissait du moindre contact physique se livraient une rude bataille.

La nuit elle développa des voies parallèles de l’apaisement sensuel par le seul accès possible qui renforçaient encore le ressentie érotique de son derrière.

Seul pendant ses leçons de caresses intimes elle se montra indifférente aux sensations sauf quand ce fut Nadège qu’exécuta les gestes pour mieux faire comprendre à son élève la manipulations des zones délicates.

 

Lucie se comporta avec beaucoup d’insolence et afficha une conduite exécrable. Quand Nadège la déshabillait pour la punition elle ne frissonnait pas de peur, mais d’attente impatiente pour accomplir sa danse rythmique sur les genoux de sa tutrice. Le mélange de douleur et de volupté lui fit du bien, mais ne la calmait que pour quelques heures. Elle fit tout pour s’attirer la colère de Nadège poussée par un ardent désir de recevoir une bonne  fessée salutaire.

 

Dans un premier temps elle maîtrisait son comportement odieux au point d’éviter ses dérapages en cas de visite d’une autre tutrice. Mais bientôt elle se trouva un malin envie de se voir prise en flagrant délit devant une voisine.

L’occasion se présenta devant l’esthéticienne qui entretenait une relation proche avec Nadège et qui passait souvent à la maison. Elle aussi était une femme très coquette et parfaitement soignée de la tête au pied.

Elle avait effectué un stage de perfectionnement en ville découvrant ainsi les dernières tendances à la mode. Elle parlait en long et en large du progrès dans l’épilation et plus particulièrement celle du maillot. En écoutant sagement Lucie apprit pour son plus grand amusement que de plus en plus de filles en ville optaient pour des « coupes » très réduites qui se résumaient parfois à un petit triangle, carrée ou rectangle très étroit. L’esthéticienne vanta les avantages hygiéniques de telle mesure en insistant aussi sur l’aspect soigné.

Lucie qui était une vraie brune avait été toujours très enchantée par sa toison abondante qu’elle affichait sous douche avec grande fierté devant ses camarades et qui lui valut beaucoup d’admiration. Il existait un véritable concours parmi les filles laquelle entre eux possédait la décoration naturelle la plus impressionnante et Lucie sortit toujours en vainqueur incontestable.

Nadège pour sa part montra un grand intérêt pour ce sujet et demandait moult explications détaillées.

Lucie se contenta de rigoler bêtement de temps en temps, puis poussa l’indiscrétion au point de demander à la femme si elle avait déjà essayé cette nouvelle mode sur elle.

L’esthéticienne affirma en avouant qu’elle avait opté depuis  ce stage pour un petit ticket de métro.

Lucie se chopa un fou rire à ne plus s’en tenir sur sa chaise, puis ajouta inspirée par une mauvaise voie :

 

« Je serais trop curieuse de voir une tutrice avec un entrejambe aussi ridicule. »

 

Un silence menaçant s’instaura aussitôt. Puis l’esthéticienne se tourna vers Nadège.

 

« Je n’aurais cru que tes méthodes permettent une telle niaiserie à tes élèves. »

 

Nadège était proche de perdre son calme habituel. Elle se sentait profondément humiliée devant sa copine qui mettait la réussite de ses méthodes en doute. Mais elle ne pouvait pas lui donner tort.

 

« Lucie, viens que je te déshabille. Tu as un important rendez-vous avec le martinet. »

 

Lucy se laissa faire sans broncher. Elle se sentait bien supérieure à Bérénice qu’elle venait d’insulter et qui cachait sous ses allures austères  un secret d’un ridicule hilarant qui lui enlevait tout sérieux aux yeux de la fille. 

 

Avec une démarche hautaine digne d’une reine, Lucie décrocha le martinet pour le présenter à genoux dans une posture irréprochable à sa tutrice en demandant pardon et punition.

 

« Je te trouve bien orgueilleuse, Lucie. Je saurais te faire passer ces grands air, crois moi. Tu vas regretter amèrement ton comportement. »

 

Quelques minutes plus tard, une Lucie repentie, implorait le pardon de sa tutrice et de son amie offensée avec une sincérité qui ne laissait aucun doute sur la sévérité de la sanction.

 

Elle réalisa que le ridicule la concernait plus que l’invite qui regardait avec ravissement un derrière brûlant qui témoignait d’un faux pas de taille. Très embarrassée Lucie prit sa place au coin.

 

« Elle n’arrête pas de faire des bêtises. Elle présente encore trop de problèmes de discipline », s’excusa Nadège.

 

« Pourtant jugeant la couleur de ses fesses elle reçoit des déculottées  mémorables chez toi. »

 

« Tout à fait. Je ne la prive jamais du martinet quand elle le réclame. »

 

Puis Bérénice devint à nouveau professionnelle.

 

« Ton élève possède une forte pilosité. Ce n’est pas très féminin je trouve. Surtout sur une aussi jolie fille. »

 

« Pourtant ses poils sont très soyeux. On dirait de la soie. »

 

Et s’adressant à Lucie, elle rajouta :

 

« Approche-toi, qu’on te regarde un peu. Je suis sure que Bérénice pourrait nous donner de précieux conseils pour ta beauté. »

 

Lucie pâlit aussitôt. Le martinet lui faisait depuis quelque temps un effet bien particulier qui risquait maintenant se dévoiler au grand jour. 

 

Bérénice examina soigneusement la toison de Lucie. Elle devrait se rendre compte de l’humidité sur le champ. Lucie trembla en attendant le verdict.

 

« Elle est toute humide », dit la femme. Je crois qu’elle transpire fortement en cet endroit à cause de sa jungle. Et une sévère fessée n’arrange rien. Bien au contraire.

Ce n’est pas très hygiénique. Elle risque des infections »

 

« Justement ! J’allais t’en parler. Je dois lui passer deux fois par jour de la crème. Elle est irritée en permanence. J’aimerais que tu l’examines.

Lucie adopte la posture du suppositoire. » 

 

« Cà m’a l’air bien grave », dit Bérénice après une étude approfondie. « Je crois que pour bien faire, il faudrait tout enlever et la garder lisse. »

 

« C’est bien mon avis aussi. J’avais déjà envisagée de lui faire la totale, mais esthétiquement il  me plait guerre de voir Lucie avec une barbe de trois jours dans l’entrejambe. Puis ça pique et risque d’empirer les chose.»

 

« Pourquoi tu ne la fait pas épiler intégralement à la cire. Il n’y a pas plus pratique pour une hygiène intime impeccable. Cela fait propre et lui donnera un air de jeune fille très sage. »

 

« Cela s’épile intégralement ce genre d’endroit ? »

 

« Bien sur comme je viens te raconter. »

 

« J’avais mal compris », dit Nadège stupéfaite. « Le ticket de métro, ce n’est vraiment qu’un petit rectangle ? Et les lèvres alors ? »

 

« A zéro, comme les petites. 

Tu n’as qu’à me confier Lucie. Elle sera toute lisse comme si elle n’avait jamais eu des poils avant. Si tu veux je pourrais la prendre un matin et je te la rendrez glabre à souhait une heure plus tard.»

 

« L’idée me séduit beaucoup. Mais cela t’arrive de pratiquer ce genre de choses dans ton cabinet ? »

 

« Pas encore, mais j’y compte bien. D’où mon stage. Ce sera un travail de longue haleine. Tu connais des femmes à la campagne qui voudraient ressembler à une adolescente ? Mais j’aimerais bien leur faire une démonstration de la technique et des différentes formes. Il me manque justement un modèle. Lucie n’aurait pas envie de gagner un peu d’argent de poche ? »

 

La proposition enchanta Nadège.

 

« Lucie sera volontaire. Il est temps qu’elle apprenne à se débrouiller dans la vie.

Mais cela ne résout pas le problème de sa région anale. »

 

« Justement. Intégral, c’est intégral. Son anus aussi sera débarrassé de tout poils. Elle sera nettement plus gracieuse et accessible quand tu lui pendras la température ou tu lui donneras un suppositoire.

Mais fais gaffe, il y a quand même un inconvénient. Il parait que les filles épilées se touchent plus que les autres vu la sensibilité de l’endroit. »

 

Nadège coupa court :

 

« Lucie ne mange pas de ce pain-là. Nous avons un petit secret Lucie et moi, n’est-ce pas ? Va chercher ta ceinture. »

 

« Oui, il me semble qu’elle protège bien la partie frontale. Mais le derrière reste accessible par la découpe pour aller aux toilettes. C’est la porte ouverte aux mauvaises habitudes. »

 



suite chapitre 8
 

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Par isabelle183 - Publié dans : Les mémoires de Lucie
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Mardi 20 mai 2 20 /05 /Mai 23:08

6 La ceinture

 

La nouvelle péripétie eut des retombées diverses sur le psychisme de Lucie.

 

Désormais elle surveillait attentivement son comportement à l’extérieur de la maison. Sachant ses amies en vacance elle n’encourut pas encore le risque de se faire remarquer ni dans sa tenue de sortie, ni par ses allures de fille exemplaire.

Bien sur elle craignait l’inévitable rentrée. Pour l’instant il lui restait assez de temps pour préparer des pirouettes. Elle était contente d’avoir suivie le conseil de Camille en lui laissant sa garde-robe décontractée. Sans s’imaginer une seconde que la perfidie dont nous parlerons plus tard naît de circonstances propices.

 

Elle ne livrait aucun prétexte à sa tutrice de l’exposer à nouveau à un déshonneur public. Nadège appréciait la conduite impeccable en récompensant Lucie par des petits privilèges tel que le droit d’accrocher le martinet « nouvelle génération » dans sa chambre. Lucie se réjouit beaucoup de ce droit pour une simple raison.

Quand elles recevaient de la visite, un martinet classique dans la cuisine passait sans le moindre commentaire. La version insolite dirigeait infaiblement la conversation sur les méthodes éducatives dont Nadège ne se lassait pas de faire l’éloge et que Lucie n’avait aucun envie de saluer publiquement.

 

Une autre transformation prenant ses sources plus profondes se manifestait à table.

Ayant durement mérité le privilège de composer son petit déjeuner soi-même, elle ne supportait plus la vue de fromage et encore moins d’en manger. Cette attitude affola beaucoup Nadège qui - se souciant d’une éventuelle carence en calcium de son élève - prit rendez-vous avec la doctoresse du village pour un bilan de santé complet. Lucie ne vit aucune objection. Elle fut même touchée par l’attention de Nadège se manifestant à son égard. Au fond Lucie s’attachait de plus en plus à cette femme qui savait comme aucune autre alterner rigidité et récompense.

Nadège était toujours irréprochable quand elle prononçait une sanction. Elle ne s’emportait jamais quand faute fut commise et resta toujours calme, mais déterminée.

Elle établissait des règles simples et claires, les expliquait et discutait leur utilité avec une patience sans limites, puis veillait à une application assidue.

Elle ne fléchit jamais sous les tentatives de corruption douce de la part de Lucie. Sévère, mais juste elle menait le petit ménage à la baguette ou les plus souvent au martinet.

Après chaque punition Lucie se blottissait contre elle en laissant libre cours à ses larmes et Nadège sut trouver mots et gestes pour consoler tendrement sa protégée pour qu’elle retînt mieux la leçon.

 

La dernière étape se passait en toute discrétion, à l’abri de la surveillance de Nadège. Il s’agissait moins pour Lucie d’instaurer par le souvenir, le trouble d’un vécu  insolite, mais d’une découverte qui concernait le fonctionnement de son corps. C’est le hasard et les circonstances qui permirent l’ouverture de cette brèche fabuleuse.

Avoir un secret donne une position de force surtout dans un contexte de surveillance étroite. Il prouve que l’autorité n’est pas infaillible, n’est pas dotée d’un sixième sens surhumain qui puisse se glisser à l’intérieur de nous à sa guise, mais qu’elle ait des limites. Acquérir une telle conscience constitue le premier pas envers la liberté. Il suffit de  se retrancher derrière cette frontière pour restaurer ses forces, aiguiser ses armes et préparer la rébellion en toute discrétion.  

 

Avoir un secret est aussi un excellant moyen pour se prouver que l’interdit soit un pays désormais accessible où il fait bon vivre tant qu’on sait le préserver avec soin. Savoir échapper à une sanction par la ruse est une saveur délicieuse qui se déguste uniquement par les plus méritants.

 

Qu’avait donc découvert Lucie ?

 

Comme pour beaucoup de filles son sens de pudeur se portait moins sur son devant que sur son arrière train qu’elle se serait passée volontiers de l’avoir exposé au bon plaisir des curieux quand Nadège lui baissa la culotte au supermarché. Lucie savait trop bien que la position dans laquelle elle se trouvait permettait au moindre faux mouvement des entrevues encore plus indiscrètes de son anatomie.

Le seul moyen d’y remédier consista à serrer ses fesses au maximum ce qui ne fut pas évident du tout à chaque fois que la morsure du martinet effleurait sa chair. Le bref relâchement de ses muscles dévoilait pour une infime fraction de seconde ses parties les plus honteuses suivie d’une contraction immédiate de notre héroïne. Il s’installait entre le martinet et elle une interactivité rythmique de plus tonique, échauffant et activant ses centres de sensibilité le plus intimes qu’elle expérimenta involontairement une nouvelle façon de se procurer des sensations voluptueuses. Malheureusement la douleur et son malaise envers les témoins réduisaient nettement le plaisir.

Ce fut plus tard à la maison et en abordant la médicine de rappel que l’amalgame se fit, réunissant les ingrédients pour les transformer en cocktail explosif.

La séance obligatoire du coin tourna autour de cette recette miraculeuse et se manifesta par une humidité autre que les larmes.

Lucie n’avait jamais approuvé l’extinction précoce des feux le soir, mais en ce jour riche en émotions il lui tarda que Nadège l’envoyât au lit.

 

Elle s’adonna à un plaisir solitaire avec tant d’entrain qu’elle ne prit pas conscience des petits bruissements accompagnants qui lui échappèrent.

Elle se rendit compte trop tard quand Nadège avait déjà faite son entré dans la chambre en allumant la lumière.

Lucie prise en flagrant délit rougit d’un air coupable et la gêne qu’elle éprouva vis-à-vis de sa tutrice dépassait largement en intensité la honte qui avait entourée sa fessée publique.

Nadège resta parfaitement sereine. Elle s’approcha de sa protégée et lui posa une main sur le front pour évaluer s’il s’agissait de la fièvre.

Son autre main par contre glissa sous la couverture pour atteindre la croisée des chemins, endroit qu’elle n’abordait d’habitude uniquement munie d’un gant de toilette.

Ce contact de chair à chair provoqua un léger soupir de Lucie qui rougit encore plus. Nadège continua, comme rien n’y était à explorer l’intimité de son élève avant de retirer sa main.

 

« Je te trouve très tendue Lucie et l’humidité de ton entrejambe confirme mon diagnostique.

Il me parait indispensable de calmer tes ardeurs sur le champs. Enlève ta chemise de nuit et mets toi en position sur le lit, le fessier bien bombé et en écartant tes jambes comme si nous prenions ta température. Je vais chercher un instrument pour te soulager efficacement. »

 

Lucie ne présageait rien de bon. Elle détestait quand Nadège lui imposait cette posture qui dévoilait ses parties les plus intimes pour contrôler régulièrement sa bonne santé par le biais d’un thermomètre copieusement enduit d’un lubrifiant.

Elle s’attendit à une correction qui devrait dépasser en sévérité tout ce qu’elle avait enduré jusque là. Elle s’en voulait pour son inadvertance et admettait le bien fondé d’une punition exemplaire pour sa propre bêtise.

Elle orientait son regard en dessous de son ventre entre ses jambes vers la porte, tremblante de peur et de remord. Mais elle ne vit aucun instrument de discipline qu’elle connaissait quand Nadège revint, seulement un petit étui en cuir rouge. Ce qui l’inquiéta encore plus.

Nadège s’installa derrière elle sur le bord du lit et Lucie fermait les yeux, incommodée par l’obscénité de sa posture.

A son grand étonnement elle sentit à nouveau la main de sa tutrice qui étalait avec douceur et savoir faire une crème bien grasse sur un entrejambe toujours humide et de plus en plus « tendu ». Puis elle entendit un léger vrombissement en même temps qu’une chose froide, lisse et vibrante enflamma les sens de la fille au plus haut dégrée. L’éducatrice s’en servait à la merveille et apporta preuve comme en tout d’ailleurs d’un savoir faire hors norme. Lucie découvrit des sensations encore insoupçonnées et admit qu’elle pouvait encore apprendre beaucoup de choses sur le fonctionnement de son corps. L’éducation que Nadège lui faisait parvenir lui paraissait vraiment très complète. Elle se laissait aller pour recevoir une détente de plus agréable qui culminait dans un long soupir de bien-être.

 

« Il faudrait que nous ayons une sérieuse discussion entre femme demain matin », dit Nadège après un long moment de silence.

« En attendant  je te souhaite une bonne nuit, ma chérie. »

 

Le lendemain matin après la gym et la toilette, Lucie  attendait devant la porte de l’étude de Nadège pour un « cours particulier ». Elle était dispensée de corvée de ménage. Les ladites cours servaient à corriger les mauvais comportements et impliquaient toujours des pénitences particulières.

Lucie n’avait pas le droit de pénétrer le sacro saint autre que toute nue, parfois sollicitée de porter son propre martinet ou comme aujourd’hui le bonnet d’âne.

Elle craignait et détestait ces séances de remise en question à genoux sur une prié dieu, détournée de son emploi primaire et orienté avec vue sur une impressionnante collection d’instruments de discipline que Nadège exposait avec fierté et dont l’entretien comme dépoussiérage et cirage incombait à Lucie le dimanche matin avant sa confession hebdomadaire.

 

Après un long moment d’attente Nadège l’appela enfin et Lucie prit sa place habituelle.

 

« Je t’ai convoquée car je suis gravement déçue de toi.  Qu’à tu à me dire pour ta défense. »

 

Lucie se tut, embarrassée de ce qui venait se passer la veille. Exiger de parler de ses émois charnels lui paraissait le comble de la honte. Une fois de plus elle s’en voulait et trouva le bonnet d’âne à la hauteur de sa bêtise.

 

« Tu n’a rien à me confier ? »

 

Lucie le regard baissé ne bougeait pas.

 

« Sommes-nous bien d’accord que ton comportement est inadmissible ? »

 

Timidement elle hoche sa tête pour acquiescer. Elle prévoyait des questions encore plus pénibles quand Nadège commença à lui parler sur ton bienveillant.

 

« Il me parait normal qu’une fille de ton âge succombe aux sensations de son corps et s’adonne aux caresses. Je ne suis pas du tout contre ces pratiques. Je les trouve même indispensables pour l’équilibre mental et nécessaire pour une bonne hygiène de vie.

 

Ce qui m’a déplu hier c’est fait que t’appliques en cachette sans mon autorisation. Ce genre de plaisir solitaire comporte certains risques. Il affaiblie la volonté quand on s’en sert d’une manière anarchique. La tentation d’en abuser est grande pour une fille qui ne maîtrise pas encore les secrets de son corps.

 

Nous allons donc envisager des mesures adéquates pour bien canaliser l’excès tes énergies.

Primo : Tu auras dorénavant deux fois par semaine des cours de pratique pour te familiariser avec le bon fonctionnement de cet endroit particulier. Tu apprendras des choses utiles en te faisant plaisir.

Secundo : Quand tu te sentiras « tendue » la prochaine fois, tu viendras m’en parler. Je déciderai si ton comportement  mérite un soulagement comme cette nuit.

Tertio : À l’avenir je te coucherai avec un petit dispositif qui t’évitera des tentations inutiles. »

 

Dixit Nadège. Elle alla chercher un genre de ceinture dans la commode avant de l’enfiler à son élève médusé qui n’osa pas protester. Lucie n’avait aucune chance de s’en débarrasser seule car un petit cadenas à clef  fermait astucieusement l’ensemble. La ceinture dans un cuir rose seyant était coupée d’une manière qui ne permettait pas le moindre accès à la partie concernée.

 

Il en va de soi que Lucie encaissa une fessée mémorable pour cachotterie récidiviste devant sa tutrice.

 

Le soir dans son lit elle se sentit terriblement « tendue », mais ne s'engagea pas pour faire appel à Nadège par pudeur.

 

Elle commença vaguement à comprendre qu’elle était l’intérêt de devenir une fille sage aux yeux de sa tutrice.

 

Malgré un trouble tout nouveau et particulièrement insistant elle s’endormit vite car Nadège n’avait pas oublié de lui administrer un suppositoire relaxant pour s’habituer à sa nouvelle condition. Elle eut des rêves bien compensatoires à faire frémir une fille de plus impudique.

 

 

7 Désir ardent de fessée

 


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Par isabelle183 - Publié dans : Les mémoires de Lucie
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Samedi 17 mai 6 17 /05 /Mai 22:59

J

 

                           Jour de courses

 

 

Depuis que Lucie avait aménagé chez Nadège ses désirs inavouables avaient encore subi une nouvelle modification qui la ravissait au point de se féliciter de son choix.

La fessée réelle s’avérait toute autre que celle de ses rêves. D’abord ça faisait terriblement mal qu’elle éclata à chaque fois en sanglots sur les genoux à Nadège. Elle hurlait de douleur et de rage, se débattait et trépignait dans l’air en accomplissant une danse rituelle. La folle chevauché lui fit perdre infaiblement son arrogance et ses allures blasés et héroïques. Elle n’aurait jamais soupçonné que sa résistance s’effriterait si facilement pour livrer un spectacle aussi grotesque et indigne  d’une fille qui aimait se voir en révolutionnaire indomptable.

Bientôt elle se sentait toute petite devant sa tutrice et un petit geste de Nadège en direction du martinet accroché en évidence suffisait pour rappeler Lucie à l’ordre.

 

Elle passait beaucoup de temps à une remise en question de sa personne.

 

Il est facile de jouer la meneuse de révolte quand il n’y aucune sanction qui plane et on ne cours aucun risque.

Elle regretta presque ses moqueries envers les filles soumises à des éducations strictes. Elle se rendit compte aussi que l’excitation dans ce jeu concernait moins l’état d’esprit de ces filles que l’imagination des modalités et détails intimes qui causèrent la rougeur de leurs séants.

Puis le comble de trouble aurait été d’assister à la séance punitive comme lui avait révélée l’aventure du supermarché.

Devenir soi-même une victime de l’éducation anglaise l’avait tentée, fascinée et poussée à commettre l’imprudence de s’abandonner de son propre gré dans les griffes de la pire de tutrices du village. Comme si elle voulait se prouver et en même temps à toutes les autres filles qu’elle possédait des facultés hors de commun.

 

« Ce qui essaye de me rendre plus faible me rend plus fort », pensa-t-elle souvent avant une punition pour s’encourager. « La vraie révolte consiste à s’opposer malgré un risque. »

 

Mais au cours de chaque châtiment vint vite le point où elle fit face à la surestimation de sa propre nature en se demandant qui était cette Lucie qui suppliait sa tutrice de tout son cœur d’arrêter en essayant de la corrompre par des promesses de fille sage ou modèle.

 

Quand elle dut remercier Nadège après une punition, elle manquait de moins en moins de conviction car par le biais de la fessée elle eut de nombreux éclaircissement sur sa propre personne et sur son mode de fonctionnement. Dans ce sens  les cuisantes expériences portèrent leurs fruits au grand étonnement de Lucie.

 

Mais ce qui lui fit le plus grand bien, c’était une découverte une inespérée :

 

Ses fantasmes de se voir corrigée disparurent à vitesse grand V. Elle se sentait de plus un plus délivrée de son ignominieuse passion qui lui avait dictée sa vie pendant des mois. Elle avait l’impression d’expier son terrible secret en toute discrétion : chasser la fessée par la fessée de son esprit et retrouver ainsi la raison. Elle approuva les mesures éducatives de Nadège y compris qu’elle l’a traitait comme une insolente gamine en lui imposant des humiliants exercices de modestie.

L’envie de se caresser en imaginant des choses odieuses ne la harcelait plus.

 

« Je peux enfin tourner la page. »

 

Crut-elle au moins, naïvement, avant de retourner sur le lieu du « crime ».

 

Le jour de courses marque la première sortie de sa consigne. La matinée débute à peine et Lucie n’est pas mécontente car il y aucun risque de se faire repérer par ses copines qui dorment encore. Ah, les virtus des se lever tôt !

Le soleil, est-il aussi radieux à cause de la tenue endimanchée que Nadège avait vantée comme un chic indémodable pour jeunes filles sages ?

Lucie se demande où sa tutrice a pu trouver cette jupe plissée a carreaux écossais, le chemisier blanc cintré avec la petite cravate noirs. Elle a dû dévaliser un antiquaire. Quand aux chaussettes longues et souliers vernis elle sait bien que le ridicule ne tu pas. Par contre il attire les regards et des commentaires joviaux.

 

Au magasin Lucie se voit exposée à des compliments douteux :

 

« Méconnaissable cette fille … Comme tes nouvelles allures te vont bien, ma chérie…tu as fait un excellant choix avec Nadège… »

 

Les voisines sont une plaie, mais il faut leur sourire, répondre avec respect, se plier à des courbettes…

 

L’épreuve du rayon martinet se passe bien. Pas le moindre frisson de plaisir insolite, pas la moindre manifestation sous la culotte blanche en cotton. Ni la moindre tentation de glisser la main sur le cuir des lanières qui se tendent vers un potentiel acheteur. Rien à signaler, tout vas bien. C’est jour de fête.

Comble de chance aucune jeune fille au magasin. Lucie se sent revivre.

 

Il ne manque que le gruyère râpé pour le gratin de midi dans le chariot. Lucie tarde de rentrer au plus vite. Mais Nadège est bavarde et semble de mèche avec la crémière. Ca parle de tout et de rien. Lucie est assez honnête d’admettre que pour suivre une discussion entre ses amies et elles, ça doit être aussi barbant pour une personne extérieur du de leur cercle. Elle se croit tellement adulte en ce moment malgré son accoutrement de collégienne attardée. Elle est devenue complice des grands, elle a saisie leur secret. Les adultes sont des grands enfants qui s’entourent de manières bien codées. Il suffit en fait de comprendre ce langage pour se glisser parmi eux. Elle sent le secret de la maturation.

 

« Mais d’où vient cette odeur épouvantable ? »

 

Elle a prononcé sa pensée à haute voix. Le regard de Nadège la fusille. Lucie vient de commettre son premier faux pas en public sans l’avoir voulu. Les effluves de la maturation du fromage au rayon ont provoqué une malheureuse confusion entre réflexion et mémoire olfactive. Elle revoit son pire souvenir. Ce n’est plus une connaissance lointaine qui s’attire les foudres de Nadège, mais c’est elle.

 

« Lucie que dois j’entendre de ta bouche ? »

 

Lucie rougit, pas pour la bêtise qui lui vaut la réprimande, mais parce qu’elle connaît trop bien la suite de l’aventure.

 

« Je crois que j’en connais une qui n’aura plus froid sur les fesses sous sa petite jupe dans un petit instant », dit la vendeuse avec une malignité joyeuse. Ses yeux crachent du feu tellement elle s’enflamme à l’idée d’assister à un beau spectacle.

 

« Si j’avais seulement le martinet dans mon sac à main », exclame Nadège.

 

« Je te signale notre rayon de discipline. Tu trouveras sûrement ton bonheur. Si tu veux je peux vous accompagner pour des conseils. »

 

Nadège accepte l’offre généreuse et suit avec Lucie tenue par une oreille la crémière.

Elle est une cliente exigeante, se fait expliquer les nouveautés, prends des renseignements sur la qualité du cuir, évalue la longueur des lanières et insiste même sur les questions d’entretien pour garder l’instrument dans un état impeccable. Bref, elle est très difficile et rien ne semble lui convenir. La vendeuse ne lâche pas prise et lui confie enfin que le magasin vient de recevoir une novelle collection « plus mode » pour « tenter plus les jeunes filles » par des modèle « coquettes ».

 

La surprise est de taille et elle déballe une panoplie étonnante. Il y toutes les coloris y compris le rose et du fluo et comme clou de l’assortiment du cuir imprimé jeans façon stone, bleu et lavé.

 

« Elle sont trop chou Lucie. Tu ne trouves pas ? choisie celui qui te branche le plus. Mais je sais déjà ce qui te ferait le plus de plaisir. Et si nous prenions  du jean bleu ? L’effet usé ne tardera pas avec toutes tes bêtises.»

 

Lucie se demande si Nadège ne se moque pas d’elle en imitant le langage entre copines. Avec Nadège on ne sait jamais. Elle reste un mystère à part entière pour Lucie.

 

Sa tutrice se tourne vers la vendeuse :

 

« Tu sais entre Lucie et le martinet, c’est une histoire d’amour. Elle le réclame sans arrêt. »

 

Devant le rayon fromage, en plein courant d’odeur Lucie doit se pencher sous le bras gauche de Nadège qui la tient fermement. Elle se contente de relever la jupe de sa protégée et à baisser sa culotte.

Le derrière de Lucie apparaît pour tester un martinet de la collection : nouvelle génération. Les voisines présentes au supermarché arrivent pour parfaire leurs connaissances.

Le bruit de la fessée témoigne de l’excellente qualité de la marchandise et les marques qui se dessinent vantent le cuir d’une vache sélectionnée qui n’a pas laissé sa vie inutilement. Au sujet de à l’efficacité du dispositif disciplinaire les cris enragés de Lucie sont la meilleure publicité pour convaincre un acheteur hésitant.

 

La fin de la fessée se passe sous un applaudissement général. Difficile à évaluer la cause : soit une Lucie qui doit de préparer à rentrer avec la jupe épinglée au chemisier (décidément on en trouve de tout dans ce commerce rural) et la culotte baissée, soit un produit qui su convaincre les ménagères avisées.

 

Nadine prononce le mot final pour lever la séance tuperware :

 

« Ceci n’était qu’un avant goût, ma chérie. Attend que nous soyons rentrées à la maison. Tu prendras ta médicine toute nue. »

 

Qui s’étonne qu’une frénésie de consommation s’acharne sur le rayon discipline et que notre héroïne se voie offrir un bon de réduction pour l’achat d’un deuxième martinet.

 

« Tu devrais piocher dans ta tirelire. Une telle affaire ne s’offre pas tous les jours », dit Nadège pendant que Lucie s’excuse à genoux auprès de la crémière, bien contrainte en plus de la remercier chaleureusement pour sa générosité.

 

Le soleil est encore plus radieux quand tutrice et élève quittent le magasin. Visiblement la démarche étrange de Lucie, occasionnée par la culotte baissée, renforce sa bonne humeur.

 

Suite chapitre 6

 

Par isabelle183 - Publié dans : Les mémoires de Lucie
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Jeudi 15 mai 4 15 /05 /Mai 21:36

                                       Un nouveau quotidien

 


lucie4.1.jpg Lucie dormait profondément quand elle entendit la voix de Nadège :

 

« Débout jeune dame. Il est cinq heures et demie. Grand temps de se lever. »

 

Lucie n’avait pas habitude de se lever aussitôt et mit un moment à émerger. Nadège s’était assise sur le bord du lit et caressait les cheveux de sa protégée. Elle devrait être débout depuis un moment déjà comme indiquait son habillement et sa coiffure impeccable.

 

« Un quotidien structuré est un repère indispensable pour une jeune fille à la dérive », dit-elle tendrement. « J’aimerais que tu prennes des bonnes habitudes chez moi, Lucie. Tu me remercieras plus tard. Fini les grasses matinées de l’oisiveté.»

 

 « Ca veut dire que je dois me lever tout les jours à cette heure ? Et le dimanche ? »

 

« Le dimanche est un jour à part que nous débuterons un peu plus tôt. Cela te va ? »

 

La logique de Nadège était implacable. Lucie n’osa pas répliquer.

 

En quittant son lit elle attrapa sa culotte car la chemise de nuit qu’exigeait Nadège  ressemblait plus à un t-shirt qui s’arrêtait au dessus des la naissances des fesses.

 

« Inutile », intervint sa tutrice en posant sa main sur celle de son élève. « Tu es chez toi ici et tu n’as pas besoin de faire des manières. J’aimerais que tu apprennes à afficher ton statut d’élève avec fierté. »

 

Pour l’encourager elle appliqua une tape sonore sur le derrière de Lucie qui ce serait bien passée d’une telle marque d’affection y inclus le commentaire suivant :

 

« Avant ta toilette matinale tu resteras en chemise de nuit, ainsi que le soir après ton bain, manière que tes fesses prennent un peu d’air. Ça leur fera du bien et me facilitera la tache de te rappeler à l’ordre quand il le faudra. »

 


lucie4.2.jpg « Et au cas où nous recevons de la visite ? »

 

 « Notre règlement interne ne regarde personne. Nous avons le droit de faire ici comme bon nous semble. Je ne vois pas en quoi la chemise de nuit t’empêcherait de t’amuser avec les élèves de mes invitées. »

 

Elle le disait avec un sourire invitant et un tel naturel que Lucie fut trop perplexe pour réagir. Les réactions imprévisibles de sa tutrice n’arrêtaient pas de la surprendre. Elle ne sut dire s’il s’agissait de l’habilité, de l’expérience ou de convictions profondes. Mais elle décida d’observer intensivement cette femme intrigante avant d’élaborer un plan pour assouplir ses nouvelles conditions de vie.

 

Elle se mit sagement à faire son lit en écoutant soigneusement les consignes de Nadège. Elle dut reprendre ce travail à plusieurs reprises jusqu’à ce que la tutrice se montrât satisfaite.

 

Ensuite elle prirent ensemble un petit déjeuner dans la cuisine. Outre une table coquettement décorée qui ne manquait pas un bouquet de fleurs du jardin, Nadège insista sur une nourriture équilibrée et saine. Lucie, habituée de barres chocolatés et du café bien corsé, se contenta de la tisane, de fruits et du pain complet. Elle avait du mal à finir ce que Nadège lui imposait, mais il ne lui restait pas d’autre choix. Le droit de quitter la table était lié à une assiette vide.

La tutrice ne connaissait pas la hâte et donnait une certaine sérénité à cette collation matinale par son calme et sa voix apaisante.

 

La corvée de la vaisselle incombait à Lucie qui –munie d’un petit tablier de plus blanc- s’exécuta en offrant un derrière encore marqué de la veille à la vu d’une attentive maîtresse de maison.

 

Lucie se sentait très fatiguée. Elle avait tourné longtemps dans on lit sans trouver de sommeil, démangée par les brûlures de son fessier et en évaluant le bien fondée de sa décision.

 

Ses gestes endormies n’échappèrent pas à Nadège qui se souciait visiblement de la bonne santé de sa nouvelle élève.

 

« Ce n’est pas la grande forme ce matin. Cela t’arrive souvent ? »

 

« Je ne me lève rarement aussi tôt et puis je suis toujours dans la brume en me réveillant. Il me faut du café fort pour décoller. »

 

« Je ne suis pas pour l’usage d’excitants artificielles », décida Nadège. Il y a des moyens plus efficaces pour stimuler le tonus d’une jeune femme. Rien ne remplace la gym et une bonne sueur. Va te mettre ta tenue de sport.»

 

Lucie ne croyait pas entendre de ses oreilles. Une envie d’étrangler sa tutrice lui traversa l’esprit. La fameuse tenue se composait d’un soutien gorge de maintien, d’un élastique à cheveux et d’une paire de basquets. Ca changeait peu de la chemise de nuit et ses pantoufles.

 

Quand elle revint dans la cuisine, Nadège l’attentait avait une canne de bambous à la main et confortablement assise dans un fauteuil.

 

« Voila », dit-elle. « Cette canne possède un double usage. Je m’en sers pour t’indiquer le rythme de tes exercices en tapant sur l’accoudoir de mon fauteuil.

Si tu es de bonne volonté bien sur. S’il se  trouve par contre que tu aies la tête ailleurs où que tu ne réussisses à suivre la cadence, je me servirai sur tes fesses. Tout dépend de toi. »

 


lucie4.3.jpg En quelques minutes et deux coups de canne pour inattention, Lucie avait oublié sa nudité partielle. Elle était concentrée sur le rythme et les instructions pour apprendre ses exercices.

Elle poursuit un entraînement intense pendant une demi heure et finit couverte de sueur et essoufflée.

 

« Assez pour aujourd’hui », dit Nadège enfin, « nous allons augmenter progressivement la cadence et la durée de ta gym pour arriver à un bon résultat. »

 

« Il est l’heure maintenant pour ta toilette. »

 

Lucie ne s’attendait pas à un nouvel obstacle. Elle avait cru de bénéficier d’un instant de tranquillité pour se retrouver seule. Or rien ne fut.

Nadine lui tenait un long discours sur le confort et le progrès technique vécu comme un dû et une évidence par la jeune génération. Il lui sembla important que ses élèves prissent conscience de cette aubaine par un petit retour en arrière.

Ainsi Lucie se vit installer une petite baignoire en bois au milieu de la cuisine, la remplir de l’eau chaude par le biais d’un seau et chercher du savon et un gant de toilette.

Nadège ne la jugea pas encore digne de se laver toute seule (encore un des ses fameuses privilèges) et entreprit cette opération elle-même, les manches de sa robe retroussées.

Lucie avait envie de disparaître dans la cachette d’une souris.

Tous les endroits de son corps passèrent en revue et elle dut les présenter dans des positions adéquates pour faciliter l’accès de l’éponge de Nadège.

Quoiqu’il en soit après ce nettoyage général, elle avait le sentiment de briller de partout.

Nadège comme en tout préconisait du travail bien fini.

 

Voila un premier aperçu de la nouvelle vie de Lucie dont l’emplois du temps était strictement chronométré.

Je reviendrai donc une autre fois sur la suite du programme et je finis ce chapitre sans oublier de mentionner que le sommeil de nôtre héroïne s’améliorait considérablement malgré une extinction de feux plutôt précoce.

 

suite chapitre 5

 

 

 

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Par isabelle183 - Publié dans : Les mémoires de Lucie - Communauté : La fessée
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Mardi 29 avril 2 29 /04 /Avr 19:42

                    3  Une fessée de bienvenu

 

Lucie respira profondément avant de frapper à la porte de Nadège pour se présenter. L’univers qu’elle avait imaginé à tant de reprises allait enfin s’ouvrir devant ses yeux.

 

Elle ne connaissait Nadège que superficiellement comme une voisine avec laquelle on entretient pas d’autres rapports que ceux du bon voisinage. Elle ne se souvenait pas d’avoir eu une seule discussion avec cette femme.

 

En attendant d’être reçue son regard survola le petit jardin qui reflétait un entretien méticuleux et intense qui rendait cet endroit particulièrement attachant. Elle ne l’avait vu à la lueur de jour et ses escapades nocturnes lui parurent si lointaines. Elle réalisa subitement que sa décision n’avait pas été dictée par sa raison. La vraie motivation venait de « plus bas » pour ainsi dire. Elle eut -pendant un bref instant- l’envie de fuir de toute vitesse de peur de commettre la bêtise de sa vie.

 

Nadège ne se laissa pas attendre. Elle ouvrit grand la porte puis prit un temps qui apparaissait interminable à Lucie, pour la scruter de la tête au pied avant de prononcer le verdict sur un ton désapprouvé et sec.

 

« Je ne partage pas la liberté sur la tenue vestimentaire de ton ancienne tutrice. Je pense qu’un changement radical s’imposera. 

Je connais bien aussi ta réputation au village. Nous allons profiter de tes vacances pour remettre les pendules à l’heure au plus vite. Tu seras consigné à la maison dans un premier temps jusqu’à ce qu’amélioration se dessine. Nous allons travailler durement sur ton comportement pour que tu apprennes les réglés d’une conduite impeccable qui se doit à une fille de ton âge.

Te voila prévenue  Lucie. Je ne te force pas la main, mais si tu franchis le seuil de cette porte l’accord entre nous deux entre immédiatement en vigueur. Je te laisse un peu temps pour y réfléchir, si tu veux. »

 

Lucie, intimidée, baissa les yeux et prit sa valise (ainsi que son courage) en main.

 

« Je ne suis pas une fille qui revient sur sa décision », dit-elle à petite voix, « puis-je entrer ? »

 

« Tu marques un bon point avec moi. J’apprécie cet état d’esprit. »

 

Quand la porte se fermait derrière Lucie, l’austérité sur le visage de Nadège se dissipait, laissant place à une chaleureuse expression qui fit du bien à notre héroïne.

A sa grande surprise, Nadège la prit dans ses bras en disant :

 

« Sois la bienvenue dans ta nouvelle maison, Lucy. Tu trouveras en moi une confidente toujours à ton écoute quand tu en auras besoin. Tu peux me parler de tout. N’hésite pas au cas où. Par contre évite les coups en douce si tu ne veux pas t’exposer à des sanctions. Et maintenant suis moi que te familiarise avec les lieux.»

 

Le nouveau décor plaisait beaucoup à Lucie. Elle se vit attribuée une chambre de plus coquette. Apparemment Nadège disposait de moyens confortables.

Elle insista que Lucie défasse de suite ses bagages et surveillait le rangement des affaires en donnant les consignes à respecter.

 

« Tu es tenue à garder ta chambre impeccable en permanence y compris à l’intérieur des meubles. C’est un coup à prendre et je contrôlerai régulièrement pour que tu ne relâches pas ta vigilance. »

 

Une heure plus tard Lucie se trouva avec Nadège dans la cuisine devant une tisane (elle avait horreur de ce genre de boisson) pour une « discussion sérieuse entre femmes ».

 

De sa place elle avait une vue imprenable sur un coin de la pièce qui semblait être destiné à des buts éducatifs et où l’attendait accroché un vieux martinet qui reflétait un usage fréquent.

 

Nadine ne tarda pas d’aiguiller la discussion vers l’essentiel.

 

« Parle-moi de la discipline chez ton ancienne éducatrice. Recevais-tu la fessée ? »

 

Lucie fut gênée pour répondre. Le sujet ne lui plaisait pas trop.

 

« … de temps en temps oui. Mais comme une grande… »

 

« Je n’aime pas cette classification entre grandes et petites, Lucie. Nous ne sommes pas entre copines. Je suis ta tutrice et toi tu es mon élève.

Pour moi l’amour d’obéissance se transmet par la peau des fesses et non au travers d’un vêtement. Par conséquence une correction s’applique toujours sur un derrière préalablement dénudé ou - si tu préfères – cul nu pour m’exprimer dans votre langage branché de jeunes filles. »

 

Lucie rougit profondément.

 

« Serait-ce un signe de honte ? »

 

Elle approuva par un hochement de sa tête.

 

« C’est de la fierté mal placé, Lucie. Tu devrais avoir honte de tout comportement qui mène vers une punition et non de la punition elle-même. Voila qui serait sain. Expier ses fautes est un acte libératoire dont tu ne peux pas encore comprendre le bienfait. »

 

« Je serais donc obligée de me déculotter avant chaque fessée ? »

 

« Pas si vite, Lucie. Un simple dévoilement du postérieur est déjà un privilège dans cette maison qui doit se gagner par des efforts. Malheureusement nous sommes contraintes de reprendre ton éducation à zéro. Cela implique que tu seras fessée entièrement nue jusqu’à nouvel ordre pour te faire passer tes grands air. Et ce sera moi te déshabillerai. »

 

Stupéfaite par une telle humiliation, Lucie essaya de se défendre sans grand espoir toutefois.

 

« Aucune fille dans ce village doit se soumettre à des telles punitions, même pas les petites. »

 

« Décidément ce vocabulaire semble te plaire. Alors, si tu insistes, tu seras traitée en toute petite tant que tu n’arrives pas à me prouver que tu saches te comporter en grande. On révisera ton statut pour noël. »

 

« C’est pas juste. »

 

« Eh bien que cela te plaise ou pas, il en est ainsi. Puis vu que tu aimes contester, sache qu’à chaque rébellion tu perdras encore un privilège de plus. »

 

« Je ne sais pas ce que je pourrais perdre encore. Je suis déjà consignée à la maison, mes affaires sont fouillées, je serai déshabillée entièrement avant chaque fessée. Et je n’essaye même pas à imaginer qu’elle tenue tu me préserves. »

 

« Tu viens de perdre le privilège que ce soit moi qui chercherai le martinet en cas de besoin. Désormais la charge t’incombera. D’autres objections ? »

 

Lucie se tut. Elle venait de réaliser qu’on ne marchandait pas avec Nadège. Elle décida de changer de tactique.

 

« Que dois-je faire pour gagner ton estime, Nadège ? »

 

« Appliquer  notre règlement interne à la lettre pour l’instant et me faire confiance que je saurais te récompenser au bon moment. »

 

« Je tache de ne pas oublier », répondit Lucie sur un ton particulièrement désobligeant.

 

« Je ne tolère pas d’insolence de la part d’une élève. Il est grand temps de mettre les choses au clair entre nous Lucie. Pour l’instant il n’est pas possible d’avoir une discussion sérieuse avec toi. Nous allons attaquer le problème par la peau de tes fesses. »

 

Lucie ne savait plus à combien de reprises elle eut désiré ardemment cette situation dans son imagination.

Etrangement, mise devant les évidences, la réalité se révélait tout autre, pas excitante du tout. Dans ses fantaisies ça eut été toujours elle qui menait la danse au gré de ses inspirations. Maintenant la donnée avait changé. La Nadège de son imagination obéissait au moindre souhait de Lucie, la vraie Nadège imposait ses propres lois auxquelles il fallait se plier. Elle ne laissait aucun choix à Lucie qui comprit qu’elle risquait de perde son indépendance sur le champs, être obligée de renoncer à un idéal qui avait guidé sa vie jusque là.

 

Lucie n’a jamais été une fille pudique. Elle était fière de son corps et la nudité ne la gênait pour rien au monde.

Mais dans la situation qui s’annonçait, l’absence de vêtements lui pesait car elle avait une signification bien précise. Elle représentait une première étape dans un rapport de force qui s’établissait et qu’elle devrait accepter sans rechigner comme une évidence naturelle.

Elle avait honte d’elle-même, honte de ce désir malicieux qui vivait en elle, qu’elle ne maîtrisait pas et qui l’incitait à se prosterner devant la volonté de Nadège.

Elle maudissait sa propre faiblesse qui ne lui permettait pas de combattre et réprimer cette despotique pulsion qui l’aguichait par ses sensations charnelles.

 

Ainsi Lucie fut déshabillée par sa nouvelle tutrice, dut chercher toute nue le martinet et le présenter à genoux devant une Nadège qui ne dissimula point son triomphe.

 

Pour combler le malheur de Lucie, Nadège l’allongea sur ses genoux en indiquant de ce fait clairement la place que chacune détenait désormais dans cette maison.

 

Bien que la fessée de bienvenu ne s’avérât pas d’une sévérité exemplaire, ce ne fut pas la rencontre avec la douleur, mais la rage et l’indignation qui poussèrent Lucie à fondre en larmes. Elles perdurent au dé là du châtiment corporel quand Lucie fit connaissance du coin pour se remettre de ses émotions. Pendant une demi heures elle eut l’occasion de reconsidérer ses positions envers Nadège en exposant la rougeur de son  séant au bon plaisir de son éducatrice.

 

La peine purgée avant de rhabiller Lucie cette dernière se vit appliquée une crème apaisante de la main de Nadège sur une surface imprégnée par les traces de la discipline. Lucie n’éprouva pas cette marque de tendresse comme une attention affective à son égard, mais comme une humiliation suprême. Néanmoins elle fut troublée par le savoir faire de sa tutrice et y prit plaisir.

 

suite chapitre 4

 

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Mardi 29 avril 2 29 /04 /Avr 19:32

 

             Graine de fessée au clair de lune

 

Au début Lucie ne se rendit pas compte de l’impacte du fameux incident sur sa vie intime. Confortablement installé au plus profond de son âme sur un sol fertile et propice la graine ne mit pas longtemps à germer.

La chaleur indispensable à ce processus fut fournie par le souvenir de la joie maligne qu’elle eut éprouvée en observant la malheureuse élève devenir la cible d’une cuisante correction sous les yeux d’un public ébahi et enthousiaste.

Surprise d’elle-même, Lucie ne comprit pas son absence de compassion pour la victime.

En jugeant le bruit des claques et les cris qui ensuivrent, le martinet eut été appliqué avec fermeté causant sans le moindre doute une douleur considérable. Elle regretta amèrement de ne pas avoir eu l’occasion de contempler les dégâts causés par ce traitement sur le postérieur en question.

Lucie avait toujours eu un grand sens de franchise et rien ne la révoltait plus que l’injustice. Elle en faisait sa fierté de se mettre du côté des opprimés et avait défendu à maintes reprises ses convictions avec ardeur quand la cause lui paraissait justifiée.

Mais là, à aucun moment l’idée d’intervenir pour secourir la fille avait effleuré son esprit. Plongée dans un état quasi hypnotique qui l’empêcha du moindre mouvement, elle éprouva l’étrange volupté qui procure la vue du « juste châtiment » sur certaines personnes susceptibles. Pourtant elle ne savait même pas sur quoi reposait exactement le début de l’altercation entre Nadège et son élève.

 

En y réfléchissant avec recul Lucie n’approuvait pas son propre comportement. Elle aurait dû intervenir. La fierté de Lucie-Zorro avait reçu une sacrée gifle. Elle en voulait particulièrement à Nadège ce qui se manifestait dans un premier temps sous forme d’une haine non dissimulée envers cette dernière. Pour se libérer de ses émotions Lucie ne manquait jamais de noircir Nadège quand l’occasion se présentait. Bientôt ses amies, Camille y compris, gagnèrent le sentiment que Lucie menait une guerre privée contre ladite Anglaise sans trop comprendre le pourquoi.

 

Pour bien pousser, une graine, outre de la chaleur qui favorise la germination, a besoin de lumière pour se développer. Cette lumière se créa spontanément à chaque fois que Lucie éteignit sa lampe de chevet le soir en se couchant. Une multitude d’images  illuminèrent ces moments de solitude et protégée par la pénombre de la chambre, elle cultivait dans son jardin privé une fleur obscure qui lui rendait bien ses soins.

 

Désormais quand elle fit le courses aux supermarché le rayon d’instruments de discipline ne la laissait plus indifférente comme avant. Quand elle ne se savait pas observée (et elle prit soin de bien vérifier avant), elle y fit un tour, le cœur battant, toujours sur ses gardes de peur qu’on la surprenne.

Parfois, d’un geste langoureux, sa main glissa sur un des objets convoités et elle essaya d’imaginer l’impacte sur sa peau pour se procurer ce frisson qui descendait comme une foudre le long de sa colonne vertébrale pour se rependre en agréable sensation de chaleur dans son bassin. Elle eut l’impression comme si ces instruments dégageaient une décharge électrique de plus jouissive au moindre contact.

Honteuse de son comportement elle se sauva aussitôt de toute vitesse, les joues échauffées et le visage rouge de mauvaise conscience. Elle n’arrivait pas à établir sur quoi se basait cette mauvaise conscience. Elle savait instinctivement qu’elle frôlait un interdit, mais lequel?

 

La solution de l’énigme se trouvait auprès de Nadège. Poussée par une curiosité incandescente Lucie se mit alors à espionner la maison de la voisine la nuit venue quand sa tutrice la croyait sagement dans sa chambre.

Ses efforts ne manquèrent rarement de récompense. Bien que les volets fussent fermés, elles ne firent pas obstacle aux bruits compromettants et quelques bribes de conversation. Protégée par l’ambiance nocturne Lucie savoura des concerts fessières à maintes reprises qui la mirent infaiblement dans ce drôle d’état auquel elle prit de plus en plus goût.

Elle se plaisait énormément dans son rôle de « voyeuse auditive ».

 

Habituellement elle se glissait après un beau concert toute émoustillée dans son lit pour se consacrer à la découverte de son corps en imaginant ce que les volets ne permettaient point d’observer.

 

Mais un beau soir d’été avec (et après !) un magnifique clair de lune accompagnée d’une sérénade à haute voix, en restant un peu plus longtemps pour respirer la proximité de ses complices involontaires un nouvel rebondissement accéléra son imagination vers un point de non retour.

 

La fessée finie elle s’attendait que la lumière allât s’allumer dans la chambre de la malheureuse élève. Or rien ne fut. D’abord elle entendit des voix de la chambre de Nadège, puis de tendres gloussements qui se transformèrent vite en petits cris voluptueux. Bientôt elle assista à des véritables manifestations de jouissance venant de la part de la punie qu’elle avait imaginé jusque là en innocente proie d’une austère gouvernante.

 

Elle se souvint de suite des paroles de la fille : « …mais tu ne peux pas comprendre… »

 

Oh que si ! Lucie avait enfin une première piste pour comprendre l’enthousiasme pour les méthodes de Nadège. Celle-ci ne savait apparemment pas uniquement châtier quand il le fallut, mais elle appliquait également un système de récompense de plus intriguant quand il eut mérite.

 

Plus tard dans son lit, pour la première fois de sa vie, Lucie s’imagina à la place de la fille sous la tutelle de Nadège. Ses activités solitaires lui procurèrent des sensations qu’elle n’avait jamais soupçonnées.

Mais une fois l’ivresse apaisée, elle resta seule avec une honte qui semblait terriblement étouffante et elle se jura de ne plus jamais espionner le ménage de la troublante voisine.

 

Désormais Lucie se sentit prisonnière d’une cruelle tenaille qui semblait l’écraser entre son envie de rébellion contre le monde des éducatrices et son désir inavoué de subir un traitement intense, appliqué avec fermeté par la main de Nadège.

Elle eut bon de tourner la question dans tous les sens, elle ne trouva aucune solution contre les élans brûlants que son corps lui imposait.

Impuissante de résister à cette marré déferlante sa colère se détourna de Nadège pour se diriger contre d’autres cibles. Elle commit de nombreux actes de désobéissance envers sa tutrice ou les réglés de bonne conduite au village, ce qui lui valut la réputation d’une fille difficile et peu fréquentable.

Ses copines par contre la vénéraient pour ses audaces et tentèrent d’imiter son comportement.

 

Inquiétée de son changement Lucie -  de plus en plus malheureuse – pensait souvent à ce que l’élève de Nadège lui avait avoué en toute confiance :

 

« …je ne me suis jamais sentie aussi bien dans ma peau que depuis elle s’occupe de moi … malgré les marques sur mes fesses… »

 

Lucie était plutôt une fille douce, curieuse envers la vie et désespérément romantique, mais aussi dotée d’une énergie débordante et d’un sens pragmatique. Son nouveau rôle ne lui convenait pas. Elle n’avait aucune envie de s’abandonner à la dérive et quand elle apprit le départ de sa tutrice pour le début des vacances d’été, elle étudia avec attention la liste des places proposées par les autres éducatrices.

Son cœur se mit à trembler quand elle découvrit le nom de Nadège parmi eux. Après une rude nuit de réflexion sans sommeil sa décision était prise. Elle n’avait pas à inquiéter sur le succès de sa candidature. Personne ne voulait d’une telle place. Nadège faisait trop peur aux autres filles.

C’est ainsi que Lucie entamait un apprentissage singulier qui mériterait d’être raconté en détail.

  suite chapitre 3

 

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Mardi 29 avril 2 29 /04 /Avr 19:16

 

                       Un choix inattendu

 

« …parait que tu changes de tutrice ? »

 

Lucie fit un bond, puis rougit. Camille n’avait jamais observé une telle émotion chez son amie auparavant.

 

« Bien obligée. La mienne doit quitter le village pour se consacrer à des affaires familiales. Alors je suis orpheline en quelque sorte. »

 

« Et tu as déjà fait ton choix ? »

 

Camille s’efforce de cacher son impatience. Ses sentiments envers Lucie sont troubles depuis quelque temps. Il lui arrive d’imaginer un tas choses dont elle n’est pas fière.

L’occasion est trop belle. Elle espère secrètement que le choix de son amie se porte vers elle. Quelle opte pour Marie-Ange, sa propre tutrice. Ce serait trop chou de partager le quotidien avec Lucie, de l’avoir à proximité en permanence.

 

Douche froide :

 

« Je m’installerai chez Nadège. Je dois me présenter cet après-midi avec mes bagages. »

 

Camille crut à une plaisanterie de mauvais goût. Lucie aime provoquer et déconner. C’est sa deuxième nature.

 

« Celle-là est bien bonne. Je ne marche pas. Arrête tes bêtises… »

 

« Je suis parfaitement sérieuse ! »

 

Camille marque un temps d’hésitation. Elle sait que Lucie est difficilement cernable. Cela fait partie de son charme et la rend encore plus attachante aux yeux de Camille.

Lucie est aussi une grande geule. Rien ne lui fait peur, rien ne l’impressionne. Elle est toujours partante pour un défi.

Camille est déçu. Puis elle vient de réaliser la porté de ce choix inattendu.

 

« Nadège ? L’anglaise tu veux dire ? Tu es tombée sur ta tête ? »

 

Elle frissonna. Rien que le nom de cette femme la remplissait d’appréhension. La réputation de Nadège n’était plus à faire au village. Comme son surnom indiquait ses méthodes fournissaient de quoi à papoter dans les chaumières. Autant plus que Nadège restait toujours très discrète sur ses astuces éducatives. Elle avait incontestablement la main heureuse pour former des élèves modèles.

Une femme qui aimait cacher son jeu. Sur ce point elle ressemblait beaucoup à Lucie.

D’ailleurs comme tout le monde Camille aurait donnée bien cher de savoir ce qui se passait derrière les portes de cette femme exigeante dont la sévérité ne faisait aucun doute.

 

On ne connaissait que quelques détails de son vaste programme, les plus visibles.

Ses élèves se firent régulièrement remarquer après la gym sous la douche au grand bonheur du jeune public féminin en quête de sensations fortes.

 

La signature de Nadège était inimitable. Un fessier qui passa entre ses mains ne ressemblait à aucun autre. Vivre chez elle impliqua un début de semaine avec des stries remarquables qui laissèrent soupçonner un week-end consacré à l’étude intensive de bonnes manières.

 

Il n’existait aucun dû chez elle. Le moindre privilège se méritait durement. Les tenues de rigueur qu’elle imposa à ses élèves furent éloquentes. Voir ridicules selon les mauvaises langues. Vivre chez elle inclut un rude combat pour obtenir l’autorisation de se promener en jean moulant comme les copines. A moins d’en cacher un chez une amie de confiance pour ne pas se faire remarquer à ses rares permissions de sortir.

 

Vivre chez Nadège c’est se compliquer inutilement la vie. C’est le risque aussi de se choper une déculottée devant témoins quand on conteste son autorité publiquement. Avec elle il vaut mieux se taire.

 

Et pourtant… A la connaissance de Camille aucune des anciennes élèves ne s’était jamais plainte. Quelques mois suffisent pour installer une telle complicité entre cette femmes et sa protégé que cette dernière devient sa plus fervente admiratrice. Prête à défendre Nadège devant n’importe qui, dans n’importe qu’elle condition.

 

« Tu as bien réfléchie Lucie ? »

 

Lucie ferma ses jeux pour se remémorer une millième fois un étrange incident dont elle eu été témoin l’année dernière. Elle n’avait jamais osé parler à personne, même pas à Camille. Bien qu’elle ne fût que spectatrice, elle ressentait toujours un trouble profond qui ne l’avait plus quittée depuis ce jour-là. Le souvenir la dérangeait, la hantait. Elle eut à mainte reprise essayée de faire comme si cet événement ne s’était jamais produit. Mais ses efforts restèrent vains. Quelque chose avait changé en elle, vivait en elle et lui dictait une loi incontrôlable qui ne venait pas de la raison, mais de la profondeur de sa nature.

Souvent Lucie avait impression qu’elle eût perdu l’emprise sur sa vie à cet instant précis et maudissait le hasard qui l’avait amènée sur un chemin qui l’effrayait.

Comme si son insouciance s’était évaporée pour laisser place à un désir qu’elle n’arrivait pas encore à décrire, mais qui s’imposait avait une force dont Lucie se sentait impuissante d’y résister.

 

« Coucou, tu es avec moi, Lucie ? »

 

« Oui. Toute compte fait j’ai trop envie de me mesurer à Nadège. Ce n’est pas un être surhumain, mais une femmes comme une autre. A moi elle ne fait pas peur. On verra bien qui est la plus forte. Je suis décidée de lui mener la vie dure. Elle  a besoin d’une leçon et ce sera moi qui lui la donnerai. » 

 

La voix de Lucie souligna sa détermination. Un accès d’admiration pour son amie traversa l’esprit de Camille. Pour un instant elle crut tout possible tellement la volonté de son amie l’impressionna.

 

Ensuit un instant de silence. Lucie s’égara à nouveau dans ses souvenirs.

 

Sa tutrice l’avait envoyé au supermarché pour faire les courses. Lucie - magnanime - accepta sans faire son cinéma habituel. C’était un privilège rare, une marque de plus grande confiance. Lucie se sentit presque promut au rang d’une tutrice. Toutes les filles se languissaient en cachette d’un tel privilège.

 

Lucie n’était pas ce que l’on appellerait une élève exemplaire. Elle n’en faisait qu’à sa tête. Selon les opinions au village ce fût elle qui dictait les règles à la maison et non sa tutrice.

 

Ce caractère affirmé valut à Lucie la place d’une star incontestable parmi ses copines, puis des avis très mitigés parmi les tutrices. Ces dernières avaient chacune leur méthode bien à elle. Certaines appliquaient des règles souples, comme ce fut le cas de celle de Lucie, sans doute la plus permissive du village.

 

La plupart des autres appliquaient des régimes bien stricts en faisant l’honneur au traditionalisme. Il suffisait de se rendre au rayon « instruments de discipline » du supermarché pour s’apercevoir quel esprit régnait dans les maisons. On en trouvait une large gamme de martinets pour les adeptes du classicisme, cannes pour les filles particulièrement récalcitrantes, ainsi que de cravaches qui selon quelques tutrices anoblissaient significativement le comportement de leurs protégés.

 

Quant au fameux rayon pour éducation spécialisée, aucune fille qui eut le douteux privilège de l’avoir approchée sous le regard vigilant de sa gouvernante ne se vantait publiquement. Lucie aurait aimée d’y jeter un coup d’œil. Mais pour y accéder il fallut l’accompagnement d’une éducatrice.

Les rumeurs sur les marchandises proposées allèrent de bon train parmi les filles et les spéculations se firent en chuchotant, parsemés de timides ricanements.

 

Lucie aussi, à des rares occasions, recevait la fessée. Au village cela faisait partie de la vie et personne ne mettait cette pratique en doute, même pas Lucie. Dans son cas il s’agissait toujours de quelques claques au travers de son jean, appliquées sans énergie et véritable conviction. Cela relevait plus de la bonne plaisanterie dont elle se vantait fièrement devant ses copines pour se donner des airs d’une authentique rebelle endurcie.

Et aussi pour se distinguer ouvertement des nombreuses filles qui après les entraînements de sport furent obligées de dévoiler sous la douche des derrières bénéficiaires de traitements plus intenses.

 

Bien que toutes les filles au village se situèrent dans une tranche d’âge d’adultes, le temps sembla se dérouler selon un mode spécifique qui prolongea l’adolescence au delà les limites habituelles.

 

On considérait comme « grandes » celles qui n’étaient plus soumises à la fessée cul nu et elles n’étaient pas nombreuses. Lucie, Camille et leurs copines les plus proches en faisaient partie. Elles se délectaient de rester entre « grandes » et n’épargnaient jamais les « petites » par leurs moqueries. Surtout quand la « petite » fut plus âgée qu’elles, ce qui arrivait souvent pour le plus grand plaisir de la bande à Lucie.

 

En remplissant son chariot Lucie assista à d’une dispute à haute voix qui venait de la direction du rayon fromage et qui attira tout de suite sa curiosité. En suivant son nez (Lucie avait horreur des odeurs de fromages) elle s’approcha doucement et –abritée pas une large étagère- s’installa confortablement pour ne surtout pas rater le spectacle qui promettait une belle suite.

Une « petite » (pourtant l’aînée de Lucie de trois ans) avait visiblement manqué de respect à la vendeuse comme le fit remarquer sa tutrice – Nadège - au grand bonheur de Lucie.

 

Lucie se méfiait particulièrement de cette femme et remerciait le ciel de ne pas vivre sous son toit. Elle avait entendu dire que Nadège punissait parfois les fautes sur le champ, peu importe s’il y avait du public ou non.

Nadège était une vraie célébrité au village. Ses protégées n’avaient pas la vie facile avec elle et on murmurait que la fessée cul nu était encore la plus douce de ses méthodes.

Nadège, une très belle femme, occupait une place importante au sein de la communauté et son avis était apprécié et recherché. Elle présidait le conseil des éducatrices depuis des années et semblait –là aussi- faite pour imposer facilement ses points de vue.

 

Une fois Lucie poussa l’indiscrétion à poser des questions à une élève de Nadège.

La fille resta vague mais une rougeur accablante et une voix hésitante trahissaient ses émotions :

 

« …oui, ça fait terriblement mal, mais tu ne peux pas comprendre…l’éducation que je reçois chez Nadège porte vite ses fruits…je ne me suis jamais sentie aussi bien dans ma peau que depuis elle s’occupe de moi … malgré les stries sur mes fesses… »

 

Nadège gardait toujours la voix calme. Elle avait une manière plaisante de s’exprimer et elle impressionnait surtout par un savoir apparemment sans lacunes.

Il ne serait pas exagéré de dire que Lucie appréciait en secret cette femme pour sa détermination, son aisance dans les assemblés du village et pour ses manières irréprochables. Mais elle la détestait aussi pour ses principes et méthodes qui lui paraissaient venue d’un autre âge et inconciliables avec la vie moderne.

 

Sur un petit signe de Nadège, presque imperceptible, son élève se pencha en avant sans le moindre signe de protestation et attrapa ses chevilles avec ses mains. Nadège lui fit écarter les jambes avant de remonter lentement sa jupe et baisser sa culotte devant une vendeuse complice qui ne cachait pas sa satisfaction.

 

Lucie dans sa planque retenait son souffle à la vue de ce beau fessier rondelet qui émergeait à la lumière du jour.

La position lui parut indigne pour toute femme car elle dévoilait les moindres recoins de l’intimité et elle se sentit soudainement mal à l’aise comme si elle tenait place de l’infortunée.  

 

Puis Nadège sortit un martinet de son sac à main ; sens d’organisation qui intimida Lucie encore plus.

Malheureusement de plus en plus de clientes arrivèrent, coupant net la vue à Lucie que la correction qui ensuit, resta à jamais un secret pour elle.

Mais s’ancrèrent dans sa mémoire la mélodieuse sonorité des claques, les cris de la punie, les rires voluptueuses des spectatrices, leurs remarques malicieuses ou désobligeantes… ainsi que l’odeur du fromage.

 

Camille rappela Lucie à la réalité.

 

« Tu t’y crois donc capable de tenir tête à Nadège ? »

 

« Comme personne avant moi. »

 

« Et si elle t’imposait la fessée cul nu en te reléguant au rang d’une petite ? Tu ferais moins la fière je crois. 

Et… tu t’imagines à te promener avec nous en petite jupe et chemisier bien sage. Je te donne un conseil entre amies : Confis moi tes fringues de sortie. Au cas où. »

  suite chapitre 2

 

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Mardi 29 avril 2 29 /04 /Avr 18:59

                                                      4.1 Le Bain


Il fait chaud dès le matin. En entrant dans la bibliothèque je suis accueille par une odeur de cirage à l’ancienne. La femme de ménage passe inlassablement avant moi le samedi matin. L’atmosphère de la salle est lourde et pesante. Il n’est pas possible d’ouvrir les fenêtres entièrement. Elles permettent uniquement une position penchée. Il faut prendre son mal en patience que l’air fraîche trouve son chemin. J’ai l’habitude de cet inconvénient, autant plus que je suis orientée plein sud. En été je me sers d’un petit ventilateur, posé en face de moi sur mon bureau.

 

Comme tous les matins, je jette un coup d’œil sur mes plantes. Elles sont en pleine croissance, vu l’effet de serre de la salle et la bonne exposition. Certaines sont surdimensionnées et me posent un sérieux problème de place. Je pense aux petites boutures que j’ai amené, il y a cinq ans quand j’ai obtenu cette place. La terre est sèche et je les arrose un peu plus pour qu’elles ne me prennent pas un coup de chaleur dans mon absence le dimanche.

 

Le facteur arrive. Parfois il reste quelques minutes et on discute, surtout en hiver. Je ne pense pas qu’il s’arrête pour moi, mais plutôt pour la chaleur. La mairie est généreuse, la culture se consomme dans un endroit bien chauffé par période de froid.

 

Aujourd’hui cet homme est pressé. Normal, après sa tournée, c’est le week-end. Moi, j’ai des heures fixes, souvent des heures de présence. De neuf heures à midi et de quatorze heures à dix huit heures ; sauf le samedi et le mercredi où je ferme l’après midi.

 

Le facteur me porte le journal que je range - une fois lu - sur le présentoir. J’entends le bruit de l’horloge qui date du début du siècle dernier. Dehors défilent les voitures. Le samedi une interminable colonne s’avance vers l’Andorre pour faire le plein d’essence, acheter des cigarettes, de l’alcool, du beurre. Il y a tellement de passage que bruit devient monotone et forme un fond sonore auquel on s’habitue.

 

Personne ne s’arrête pour moi ou plutôt pour mes livres. Parfois je passe des matinées entières seule. De temps en temps je ferme pour une demi heure, manière de faire des courses, de poser une commande de livres à la mairie. J’ai un budget à respecter, sinon on ne me pose pas de questions. Je suis libre de commander ce que j’ai envie. J’ai dans mes rayons des revues de femmes, de beauté, de décoration, de cuisine. C’est effrayant ce qu’on peut lire quand on a le temp. Je suis au courant des dernières publications et quand elles m’intéressent, je les commande. C’est rare qu’un lecteur souhaite un livre en particulier. Ils se contentent en général de ce qu’ils trouvent. Il est rare aussi, qu’on me demande un conseil. Je fais partie de la salle et on me considère comme un accessoire du lieu.

 

Je pense à Chloé. Elle doit être sur la route. Nous avons rendez-vous à midi pile. Chloé est d’une ponctualité irréprochable. Je ne suis jamais allée à la côte perpignanaise, situé à moins de quatre heures de route. Peut-être parce que le chemin est difficile, à cause de tous les tournants à travers les Pyrénées. Quand on ne connaît pas un coin et quand on est seule, on n’a pas forcement envie de se déplacer.

 

Je prends un livre illustré sur Banyuls, pour me documenter. Une femme entre dans la salle. Un bonjour fugace, avant de s’orienter vers les biographies historiques et contemporaines. Je connais bien cette dame. Elle ne parle que le strict minimum et se contente de retracer la vie des autres.

 

Mon pied caresse mon sac de voyage. J’ai même pensé au chapeau. Chloé roule en décapotable. Elle aime le soleil, tandis que ma peau est plutôt fragile.

 

La femme repart avec une nouvelle acquisition qui est arrivée hier. Elle ne s’en doute pas un instant que j’ai choisi ce livre pour elle. Décidément je dois être une bonne bibliothécaire. Je ne me trompe rarement sur le goût de mes habitués.

 

Dommage qu’il n y’ait pas de miroir. J’ai envie de me regarder. Ai-je peur de déplaire à Chloé ? Je me suis mise en pantalon, toile écrue, comme celle de la jupe de la fille de Dali qui regarde le port. Pourquoi je ne me suis pas mise en robe. Pas assez sérieux pour mon travail. Bon prétexte pour un manque de courage.

 

-Bonjour Monsieur !

 

-Bonjour Mademoiselle !

 

C’est un curiste. Il est mignon. Il ne prend même pas le temps de me regarder. Mon T-shirt a un fond blanc avec des fleurs rouges et roses. Le monsieur m’a parlée, donc, sans le moindre doute, il ne m’a pas confondue avec une des plantes.

 

Les babies sont neuves, blanc nacré. Il faut aller à Toulouse pour en trouver. En tout cas, ils sont confortables. Mon soutien gorge avec effet pigeonnant garantie, passe inaperçu. Publicité mensongère.

 

Je mets le tampon de sortie sur les deux policiers. Quel bon détective qui ne sait même pas observer. Mais le monsieur n’est pas un détective, il est en vacance et profite de la cure, proposée et gracieusement offerte par la sécu.

 

Ma culotte est assortie au soutien gorge, font blanc, petites fleurs roses. J’ai hésité entre la version classique et échancrée. C’est l’empreinte de Chloé qui arrivera dans vingt six minutes. Avant c’était du classique et la question d’un choix ne se posait pas. J’étais embarrassée pour passer à la caisse. Pourtant la fille avait mon age, mais l’uniforme du magasin lui attribuait un air irréel. Heureusement je ne suis pas obligée de porter une tenue spéciale.

 

La seule tenue qu’on exige de moi, c’est le registre des livres.

 

B. se dessine dans ma tête à travers des photos d’une revue : une promenade avec un petit port, une mer vermeille, des plantes de la méditerranée, un dépaysement total.

 

Midi pile, l’horloge et le clocher du village sont en concordance. Une troisième sonorité apparaît, un coup de klaxon, c’est Chloé.

 

Sur un font en brique rose, superposé d’un ciel bleu tableau, en face de la bibliothèque on ne voit que la décapotable rouge vif de mon amie. Les regards des hommes, sur la terrasse du bistro à côté, sont tous braqués sur Chloé. En général, à cette heure de la journée, les hommes sont plutôt apathiques et la soif remplace la curiosité.

 

Moi, je passe inaperçu jusqu’aux moment où j’entre dans leur champ de vue, en posant mon sac de voyage sur le siège arrière de la voiture. Chloé, dans sa robe d’été en couleur vif, avec ses longs cheveux qui reflètent le ciel, est splendide. Une apparition exceptionnelle dans une petite ville de passage où on est habitué de tout voir. Elle dépasse le cadre touristique. Ca va bavarder sec au village.

 

Je prends place à ses côtés. L’odeur du cuir des siéges me change agréablement de mon cirage de parquet. La place est chaude, remplie de soleil.

 

-Bonjour ma petite Bella. Tu t’es sagement mise en beauté pour le grand voyage. Tu seras pas déçue.

 

Déçue par Chloé ? Impossible. Avec elle c’est du nouveau à chaque instant, du non vécu qui se réalise. Et hop, on est partie. Après le rond point, en laissant l’église sur la gauche, nous prenons la route du col de Chouilla.

 

-Comment s’est passée ta journée, se renseigne Chloé.

 

Son pied droit, en sandale jaune laqué, survole l’accélérateur. L’air frais se fait sentir. Je lui parle du détective qui a dédaigné de me remarquer.

 

-Et toi ? T’as essayé de chercher son regard et de le capter ou t’as simplement fait confiance à ton nouveau soutien gorge ? Je suppose que la culotte est assortie, sûrement échancrée.

 

Je suis époustouflée. Rien n’échappe à la vigilance de cette femme. Je lui demande comment elle a deviné.

 

- À ta façon de t’asseoir. N’oublie pas que mon mari était peintre. C’est une bonne école pour une jeune femme.

 

Elle parle avec grande tendresse de son mari, sans jamais se perdre dans la sentimentalité. Elle n’a pas besoin d’éviter ce sujet douloureux. Apparemment elle est en paix avec son passé.

Ce genre de confidences me va droit au cœur. Chloé sait me mettre à l’aise. Je lui parle donc de mes états d’âme devant la caissière.

 

-Ne me dit pas que tu aurais peur des uniformes Bella. Ils servent justement à rendre une personne impersonnelle pour ainsi désinhiber un potentiel client.

 

-Ce n’est pas vraiment cela qui me tracasse. Je dois t’avouer que les uniformes me troublent, pas pour ce qu’ils représentent. C’est plus profond que ça. Je pense entre autre à une série de tableaux de ton mari, particulièrement équivoque.

 

-Tiens donc, encore une amatrice des « femmes en uniforme ». Es-tu titillée par le fait que quelqu’un en porte ou aimerais-tu en porter toi-même ?

 

Avec Chloé il n’y a pas de détour. Elle va droit au but. Je me sens un peu piège. Après tout je l’ai bien voulu, même cherché.

 

-Les deux. Ne me méprend pas, je ne rêve pas d’un monde où l’ordre et discipline règnent en seul maître. Mais ces peintures m’ont causés des nuits blanches quand je les ai découvertes à seize ans.

 

-T’as pas à te justifier Bella. T’es tombée dans le panneau comme tant d’autres. Le but de cette série est précisément ce délicieux trouble, si incohérent et si obsédant. La dimension érotique de cette série est autant voulue que l’excitation quasi sexuelle qui s’empare du spectateur.

 

-Excuse-moi avec tout le respect que je dois à ton mari, Chloé, peut-on déduire qu’il était un obsédé ?

 

-Et comment ! Mais pas dans le sens que tu imagines. Son obsession tendait vers le but de rendre ses peintures aussi percutantes que possible. Il a travaillé pendant des mois pour élaborer des nouvelles techniques pour que ces femmes en uniforme semblent sortir du cadre, qu’elles s’interposent par leur coloris entre le fond du tableau et le spectateur comme une nouvelle réalité, un obstacle incontournable, captivant toute attention.

Malgré un érotisme agressif l’accueil de la critique fut unanimement enthousiaste. M. leur avait proposé un prétexte incontournable pour leurs louanges : La qualité de sa technique qui atteint un relief et une brillance rarement égalé. On aime ou on n’aime pas, mais le résultat est de toute beauté. Il a tout vendu le jour du vernissage, consécration méritée pour un travail de précision. C’est à partir de ces peintures que les créateurs de mode fétichiste ont conçu des lignes de lingerie et accessoires dans des latex et cuirs multicolores en dépassant enfin le stricte dress-code du noir. Une vraie révolution.

 

-Quel est ton point de vue personnel sur les uniformes Chloé ?

 

-J’adore en porter. J’ai une collection impressionnante : soubrette, nurse, avocat, militaire, pervenche et ainsi de suite. Tu fais à peu près la même taille que moi. Si tu le désirais, je te les ferrai essayer un jour. Tu verras, c’est une expérience inoubliable qui émue de la tête au pied.

 

-Je n’en doute pas un instant. Si tu savais quel genre d’idées m’a traversé l’esprit quand j’ai feuilleté le catalogue de l’exposition. Adolescente, j’étais tellement mal dans ma peau que je voyais dans les uniformes une échappatoire dans un monde imaginaire et sensuel. Laisser ma personnalité qui me pesait au vestiaire pour endosser un uniforme, me changer en une autre qui ignorait les complexes ; se cacher sous un déguisement pour réaliser des fantasmes qui me hantaient. Le tout dans une dépersonnalisation complète qui ne connaît ni tabou ni interdit, protégé par une carapace. Je ne voulais être que corps, que sensation, que sensualité.


suite chapitre 4.2


 

 

Par isabelle183 - Publié dans : La fille aux cheveux noirs
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Mardi 29 avril 2 29 /04 /Avr 18:55

                                                4.2  Le Bain 


-Fantasmes masturbatoires ?

 

- Pas souvent. Je me plaisaiS tellement dans mon état d’excitation qu’il devenait une finalité en soi que je m’obstinait à maintenir par peur de retomber dans la réalité décevante. Quand cela m’arrivait de me masturber, après des orgasmes intenses, la culpabilité me rejoignait et je m’interdisais même la pensée à ce que je venais de vivre. J’essayais de ne plus recommencer le plus longtemps possible. Chaque jour que je tenais bon, je le marquais dans mon agenda. Mes idées me semblaient inconcevables avec une sexualité entre un homme et une femme et je me posais la question si l’acte, débarrassé de mes frivolités imaginées, réservait encore une surprise quelconque. 

 

-On dit que c’est la transgression d’un interdit qui provoque les émotions les plus fortes.

Un jour, j’ai posé en tenue de militaire pour un tableau. Pendant l’interminable heure où M., absorbé par son travail, s’entourait de silence, je m’imaginais sous les ordres d’une femme qui me faisait marcher au pas, accompagnée d’une musique ridiculement entraînante. Pour chaque faux pas, elle me frappait sur les fesses et j’ai dû recommencer l’exercice. J’étais rebellée contre elle, lui en voulais à mort, mais bizarrement je m’appliquais sagement et même, quand je faisais une faute, je lui tendais mon postérieur. Plus qu’elle se montrait dure avec moi, plus j’étais conquise par elle, convaincue que je méritais ma punition.

 

Chloé me raconte ce fantasme en toute innocence. Elle est parfaitement à l’aise.

Puis elle rajoute :

 

-Pourquoi chercher une explication rationnelle à ce qui émue profondément ? Il est bien évident qu’un psychiatre pourrait trouver sans la moindre difficulté la raison de mes délires.

Cela m’avancerait en quoi ? J’aime bien me perdre dans des excitations sulfureuses. Cela fait partie de moi. J’adore ce petit plus qui tourne autour de la honte. Je ne le cache pas. Comme toi je savoure de me maintenir dans un état d’excitation le plus longtemps possible. Quand je me masturbe enfin j’ai des jolis petits orgasmes qui me laissent toute pantelante. Ce qui nous différencie c’est l’état d’esprit après. Moi, je me sens vraiment bien, apaisée et satisfaite. Je me laisse toujours aller. Je n’ai pas peur de ce qui se cache dans mes profondeurs. Mes fantasmes font partie de moi et je les vie aussi bien qu’un beau voyage ou une soirée agréable.

 

-Je t’envie Chloé. Je trouve ton approche très saine et j’aimerais bien faire autant. Sais-tu que tu es la première personne à laquelle avoue que je me masturbe ?

Dernièrement une étrange fantaisie me hante et m’excite beaucoup. Ne rigole pas. Je me suis décidée d’aller chez le coiffeur. Jusque là rien de plus banal. Mais dans mon imagination je suis reçue par une femme très austère. Elle me propose une coupe à la garçonne avec une coloration en noir bleuté. Au début je ne suis pas du tout d’accord. Elle insiste avec fermeté et je n’ose plus la contredire.

La dame ne se prive pas et elle a la main terriblement lourde. Je vois mes boucles tomber par terre et ma chevelure se désépaissie de plus en plus. Quand je me lève du fauteuil, je me retrouve, les cheveux presque en brosse sauf quelques petites mèches par devant. Au lieu de l’habituelle petite longueur de la nuque, l’arrière de ma tête est presque rasé. Il ne reste au plus quelques millimètres. Idem pour les côtés. Qu’en penses-tu Chloé ?

 

 -T’es en train là de me demander ma bénédiction pour te changer la tête ?

 

-Si ! J’aimerais ton avis. Crois-tu que ça m’irait ?

 

-Tu seras ravissante Bella. Sur des jeunes femmes comme toi, je trouve ce genre de coupe extrêmement coquin, surtout sur quelqu’un qui affiche un aussi joli visage que toi. Il est vrai que ta permanente a l’air un peu ringarde. Elle ne te met pas en valeur. En plus elle enlève l’éclat et la brillance de tes cheveux.

T’as mûrement réfléchie ? Envie vraiment du très court ?

 

-Du ultra court ! Je pense qu’un striptease capillaire me ferrait du plus grand bien. Je suis trop en guerre avec ma féminité depuis des années. Elle me paraît un fardeau lourd à porter. En coupant mes cheveux j’ai l’impression de remédier à ce mal à la racine, si j’ose dire. J’ai besoin de provoquer pour me sentir moi.

 

-Tu seras merveilleusement sexy Bella. Les hommes vont se retourner sur toi.

 

-Es -tu sérieuse ?

 

-Absolument. Ne fais donc pas la bêtise de visiter un coiffeur de campagne. Le ultra, c’est extrêmement délicat. La moindre rature ne pardonne pas. Si tu veux je t’indiquerais une adresse sur Toulouse. Venant de ma part tu ne risques absolument rien. Ce sont des vrais artistes et le rapport qualité prix est excellant.

 

-Je veux bien Chloé.

 

Mon amie est adorable avec moi. Elle ne critique pas mes goûts, les respecte et ne essaye pas de me dissuader. Au contraire, elle m’encourage de m’engager dans des nouvelles voies. Avec elle je me sens comprise dans ma féminité.

Mes pensées se dirigent une fois de plus vers M. et son œuvre fascinant. Il avait abordé Chloé, âge alors de seize ans, pour qu’elle pose pour la fameuse « Fille aux cheveux noirs ». Je l’ai lu dans sa biographie, écrite par un professionnel de la mort. Le livre est tristement vide en ce qui concerne la vie privée du peintre. Ce n’était pas un homme des mots, mais un fanatique du pinceau. Fuyant les journalistes, il a toujours su se faire discret.

Marié à Chloé C., pour les dix -huit ans de celle-ci. Lui, il en avait trente six. Un bel homme avec un regard charmant et rassurant, sur de lui, mais modeste d’après ce qu’on sait. Je me souviens de l’avoir vu une fois dans une interview à la télé. Il avait un langage simple où les choses les plus compliques devenaient accessible à tous, il savait rendre la peinture compréhensible à un large public. Quand il répondait à des questions techniques il ne se perdait pas le détail. Le tout servie avec un sourire d’une gentillesse rare, une voix calme et posée, berçant comme ces vagues qu’il avait recrées sur toile pour les rendre autrement captivantes.

 

Chloé n’a pas participé à la rédaction du livre. Elle s’est abstenue de tout commentaire et collaboration comme on apprend dans la préface. Rien de plus naturel, à peine deux mois après la disparition subite de M. Un banal accident de la route, jugé tragique par les journaux, intervenu en plein été, à une saison qui manque des émotions fortes.

 

L’épave la voiture a fait la une. Réduite en un amas de ferraille entre la voiture précédente et un camion qui n’avait plus de freinage, comme le rapport des experts a indiqué. Six mois de prison avec sursis pour le propriétaire du camion, désigné par les juges comme seul coupable, doublé d’une amende de quelque millier d’Euros. Une vie ne vaut pas cher à notre époque.

 

-Si tu veux que les hommes te regardent, il faut les bousculer un peu.

 

La voix de Chloé vient de loin et me rappelle le vent qui caresse mon visage.

 

-La plus part des hommes sont inertes et ils réagissent qu’à des stimuli assez rudimentaires. Bien sur, avant tout c’est le corps et le visage qu’ils remarquent. T’es très jolie Bella. Je m’y connais. J’ai vue pas mal de modèles défiler. T’as pas à craindre les comparaisons. Mon mari a toujours dit que la beauté dans notre culture est étrangement liée aux coloris.

Si tu changes ta coiffure et la couleur de tes cheveux, tu devrais revoir ton maquillage. Un trait de mascara noir n’est pas suffisant. Il fige ton regard et tu fais peur par ton austénite. T’as une bouche superbe, beaucoup plus belle que la mienne, mais tes lèvres sont trop pâles. A quoi servent les rouges à lèvres ? D’un côté pour le narcissisme de la femme, d’autre côté pour signaler le pouvoir de séduction. L’absence de couleur indique à l’homme en face de toi que tu veux pas de contact. Ce mécanisme était déjà connu par des peuples, dites primitives.

 

-En fait, je ne connais pas grande chose au maquillage. Ce sujet ne m’a jamais trop occupée. Ne voudrais-tu pas m’expliquer tes secrets ?

 

-Tu veux un cours ?

 

-Oui, si cela ne te dérange pas.

 

-Alors écoute. C’est simple comme respirer. Tout commence par une belle peau. À ton age c’est un cadeau du ciel, à mon âge le travail d’une esthéticienne.

Je ne me complique pas la vie. Mon maquillage du jour est toujours identique. Ma peau est légèrement matte à la base. J’utilise d’abord un unificateur de teint. Ça donne un effet impeccable à tous les coups.

Sans oublier une base hydratante qui préserve des rides et garantie l’effet bonne mine. Le résultat donne paradoxalement ce que l’on appelle un visage naturel. Lapsus révélateur de notre langue et un premier pas vers la confusion des hommes qui s’imaginent qu’un teint parfait soit indissociable à la nature féminine. 

Mes yeux sont verts. J’utilise donc un eye-liner vert clair. Ça donne un aspect plus doux à mon visage. Les hommes ne sont pas effrayés et osent me regarder. Ce sont des grands enfants pour la majorité, il faut savoir les ménager. Pour accentueur la douceur, un fard à paupières vert mousse me fait l’affaire.

Les choix du mascara et sa bonne tenue sont extrêmement importants. Je ne me sépare jamais de mon brun roche, comme tu as sûrement déjà remarqué.

Mes cheveux sont noirs, au moins ils étaient, il y a quelques années. Une bonne coiffeuse, et le tour est joué. Pour les mettre en valeur je me sers d’un blush corail qui contraste bien.

On arrive à la touche finale, les lèvres. La journée n’offre rarement occasion pour un rouge chanel. Un petit semi mat framboise et voilà le travail.

Il y a beaucoup d’hommes qui se sentent attirés comme des mouches par des ongles bien soignés et décorés. Un peut comme nous les femmes, ils attachent une grande importance aux mains. C’est d’ailleurs à travers des mains que passent les caresses. Bouche est mains vont de paire dans la séduction. Un vernis framboise ou, quand j’ai envie comme aujourd’hui, un french manucure me vont le mieux. 

Mon maquillage du soir tu le connais. Une lumineuse base teintée avec des perles de nacre et un mascara irisé font la différence avec les autres femmes, surtout avec celles qui n’utilisent pas une lotion bleue pour les yeux.

Pour les fêtes tu verras une autre fois. Ce sera ma surprise pour toi.

En fait, en ce qui concerne ton soutien gorge qui n’a pas fait raz de marée, l’explication est simple : Si l’homme ne trouve pas de point d’attache sur ton visage, son regard ne descend pas. Par pudeur souvent. Il est indécent de convoiter quelque chose quand on n’est pas invité. Par surcroît une femme derrière un bureau impressionne souvent. La plupart des hommes craignent la culture parce qu’ils la jugent ennuyeuse. Rares sont ceux qui aiment une femme pour ses connaissances.

 

On arrive dans les corbières, le soleil est brûlant.

 

-Tu n’as pas chaud avec tes longs cheveux Chloé.

 

-J’aime trop la sensation du vent qui les soulève pour me masser la nuque. C’est presque jouissif, raison essentielle d’opter pour une décapotable.

 

On parle des Cathares. Chloé me demande de lui expliquer leur religion. Il n’est pas évident de résumer une matière aussi complexe qu’une croyance en quelques phrases sans tomber dans les paraphrases, dépourvues de contenue réel. Néanmoins je suis dans mon élément. Je sais que Chloé ne me pose jamais de question pour me faire plaisir, pour me revaloriser ou m’offrir l’occasion de me profiler. Son intérêt pour un sujet est toujours sincère. Son ouverture d’esprit dénote plaisamment de mon entourage.

 

-Pour moi, la notion de Dieu est un synonyme pour ce que l’on ne sait pas. Il ne s’agit nullement des connaissances vérifiables, mais comme le nom indique d’une croyance. Alors, il n’y a pas qu’une seule approche possible : On y croît ou on n’y croît pas, même si aux moyen âge le but de la scolastique tentait à démontrer l’existence de Dieu par les moyens de la raison. Même un homme comme Descartes s’adonnait encore à cœur joie dans son discours de la méthode.

La religion cathare se base sur le manichéisme, fondé par un prophète autoproclamé, Manès ou Mani de son nom, au troisième siècle qui s’appui sur deux principes : le bien, Dieu si tu veux, et le mal, Satan. Le bien est conçu comme absence de mal et demande donc un effort perpétuel à nous d’abolir le mal par toute notre force. Contrairement au christianisme on atteint le bien par un effacement du mal (au lieu de se vouer à Dieu pour atteindre la rédemption de l’âme par la grâce comme explique Saint Augustin dans ses « confessions »). Selon les cathares le monde est une création de Satan, mais celui-ci n’est ni capable d’insuffler l’esprit, le fameux logos de Saint Jean, ni la vie, la fameuse âme. Dieu a accepté, d’attribuer autant l’âme que l’esprit à l’être humain. Hélas, les deux sont emprisonnés dans un corps charnel, l’œuvre de Satan. À la fin du temps, l’âme et esprit reviendront à Dieu, au terme d’une longue épreuve qui peut durer plusieurs vies. En prônant la réincarnation les cathares sont en telle opposition avec l’église catholique qu’une intervention militaire devient inévitable et qui amène à la fameuse croisade sur terre chrétienne, la croisade contre les albigeois comme on dit aussi.

L’abnégation de la chair est si radicale dans cette croyance qu’elle exige de ses prêtres, les « bons hommes » ou « bonnes femmes » ou encore appelles « parfaits », de s’abstenir à perpétuer ce monde de Satan par l’acte sexuel.

 

-Je ne la trouve pas très attirante, tout compte fait, cette religion, me dit Chloé.

Pas bêtement du fait que la sexualité soit mal famée, mais par son profond pessimisme qui ne se borne qu’à abolir le mal sans chercher le bien par une élévation spirituelle.

Cela ne m’empêche pas de dissocier une guerre religieuse d’une guerre motivée par un besoin d’indépendance contre une église envahissante qui ne cesse d’étaler son pouvoir. Dans ce sens, mes sympathies sont du côté des opprimés et cela vaut largement mon respect pour les vaillants défenseurs de notre région, peut importe leur croyance.

 

Je n’ai rien à rajouter à cette remarque qui témoigne d’un profond détachement religieux au profit de l’être humain, tout simplement. Encore un point en commun entre moi et Chloé et ne pas le moindre. Sincèrement je ne perçois aucune lacune en cette femme. Beauté et humanité sont en parfaite harmonie.

 

Elle divague sur Rennes le Château. Un diable qui tient un bénitier. Ce mélange d’eau avec le feu, élément propre du diable, l’intrigue. Elle n’est pas spéculatrice envers des théories ésotériques, ni envers le fabuleux trésor de l’abbé Saunière. Elle se tient à ce qu’elle voit avec ses propres yeux.


 

Perpignan est dépassée par sa rocade et B. apparaît sur les panneaux. On quitte la bretelle de la route rapide. Au contraire de ce que j’ai imaginé, Chloé a une conduite prudente. Elle est bonne conductrice, indispensable sur le réseau secondaire. Pas besoin de dépasser la vitesse autorisé. Le plaisir est lié au déplacement, pas à une sensation vertigineuse. Après tout, nous sommes en vacance. L’important c’est d’arriver vivant, a-t-elle dit. Faisait-elle allusion à l’accident de son mari ?

 

L’appartement de Chloé se situe dans un immeuble grand standing, le plus beau de la ville, juste en face de la promenade avec une vue imprenable sur la mer. Le garage s’ouvre par une télécommande qu’elle a sortie de son sac. Le garage est spacieux et offrirait abri à deux voitures sans le moindre mal. Le sol est en mosaïque, les murs en crépis pailleté. Ca promet pour le reste.

 

L’immeuble est complètement insonorisé. Quel bonheur, car le long de la promenade, seul accès ici vers l’Espagne, le bruit du trafic me rappelle ma bibliothèque.

Couloirs en marbre, tapis épaisses et deux femmes avec leurs bagages. L’ascenseur nous porte en hauteur. Une grille en fer forge ; à chaque étage une fenêtre. La mer défile. Des vagues sans son, l’écume blanche, un paysage de rêve. 

 

Dernier étage, terminus. Un seul appartement sur le pallier, une porte plutôt simple, mais épaisse et des fleurs devant la fenêtre. Je me sens un peu chez moi.

 

Un long couloir traverse l’appartement en entier. Par une porte sur la gauche nous entrons dans un vaste salon. L’intérieur est moderne, je dirais même dernier cri, correspondant aux rêves que Figaro Madame se dépêche à nous présenter tous les mois.

 

Les meubles sont clairsemés, la notion de l’espace primordial. Et de l’espace il y en a. Le salon tout seul est plus grand que mon appartement. Mais ce n’est pas cette pièce, vraiment belle à mon goût, qui m’enchante le plus. Elle débouche par une verrière sur une terrasse qui entoure l’appartement de trois côtés avec une vue panoramique sur la mer et les corbières. Du jamais vu pour moi. Chloé n’étale pas, malgré un luxe qui saute aux yeux. Elle reste naturelle. Elle n’a pas besoin de frimer. Avec un savoir faire sans pareil elle me fait partager son intimité et me donne le sentiment que je serais désormais chez moi.

 

Chloé au beau milieu de son monde et son monde est la vie.

 

On pose les bagages et je lui suis à travers d’un dressing qui n’a rien à envier d’un magasin de confection féminine, dans la salle de bains. Quoi de plus naturel pour deux femmes ?

 

 -C’est la mienne, dit elle avec un envol de fierté, en me dévoilant le sacro saint. Mon mari, désespéré par ma lenteur, a créé cet espace pour moi. C’est la pièce la mieux exposée de la maison. Il avait beaucoup d’humour. C’est lui-même qui a conçu le décor.

 

Je suis accueille par une douce lumière tamise qui s’écoule par deux pans de murs en verre, légèrement fumé. La vue surplombe la promenade et la mer. À l’angle des deux verrières se trouve une baignoire, en hauteur de deux marches.

 

Elle est en forme de coquille Saint Jacques, effet et couleur de corail lisse, entouré de marbre noir, cisèle avec des filaments d’or. Les larges rebords de la baignoire débordent de produits de bain et de beauté. Une collection d’éponges de formes différentes m’attire particulièrement.

 

En bas, sur la promenade, les gens s’entassent, ils paraissent petits. Ils ont digéré et prennent maintenant une bouffe du grand large.

 

Le mur droit est un immense miroir avec une porte que l’on distingue à peine. Devant, accessible de partout, une table de travail, digne d’un salon d’esthéticienne. Des éclairages divers sont incorporés dans un plafond, également miroitant. On se voit de partout, sur toutes les coutures. Rien n’échappe. 

 

À gauche de la porte d’entrée un double lavabo en formes des coquilles. Miroirs tailles et produits multiples, hors contenue invisible, mais certain, d’un impressionnant meuble. Je n’ai jamais vue quelque chose d’aussi beau. Je suis émerveillée par cet endroit hors du temps et hors du bruit de la rue. En bas, la vie prend son cours et moi, je n’ai plus envie de courir.

 

-Ta salle de bains est magnifique, Chloé, un vrai coin de paradis.

 

-C’est mon jardin secret. J’observe ce qui se passe sur terre en restant une déesse invisible qui prend son bain.

 

-Aphrodite, femme de Héphaïstos, ce dieu du feu d’en bas, créateur de la première femme, Pandore.

 

-Bella, tu devrais essayer d’oublier un peu tes livres. On est dans la réalité. On a fait un long voyage, il a fait chaud, on a transpiré. Je pense qu’un bain s’impose. Il y a assez de place dans la baignoire pour deux.

 

Je me sens déconcertée de prendre un bain avec Chloé. Je suis trop pudique. Puis je pense qu’après tout, au bout deux mois d’amitié, je pourrais mettre ma pudeur de côté. Je me dis en même temps que je pourrais aussi en parler à Chloé, à elle, qui est si compréhensive, à elle qui n’est jamais distraite, mais toujours distrayante, déstressante, délassante. Alors je me lance à lui parler tout simplement de la même manière qu’elle me parle.

 

-Tu sais Chloé, je n’ai jamais pris de bain avec une autre personne. Je suis un peu affolée à l’idée d’être si nue devant toi.

 

-Oh Bella, tu as un sens très biblique de la pudeur. La fameuse feuille de vigne. Comme tu as dit, nous nous trouvons dans un coin du paradis. Alors regardons un peu la bible. L’histoire du pêché originel est quand même étrange. On offrant la pomme, Eve incite Adam à enfreiner une loi interdisant de manger le fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Mais cette connaissance s’avère bien empoisonnée. Adam prend conscience de sa nudité, l’associé au mal et à la honte. Au lieu d’avoir honte de son acte, il a honte de son corps ou plus précisément - selon les écritures - de son sexe qu’il cherche à cacher. Pourquoi de son sexe, pourquoi pas de sa tête qui à décidé de manger la pomme, de sa bouche qui l’a croquée, de sa main qui l’a touchée ? Peut être, parce que le terme connaître a bibliquement un deuxième sens et la pomme n’est qu’un symbolisme pour cacher autre chose. Donc une conclusion facile peut s’imposer à ceux qui veulent à tout pris interpréter : montrer son sexe correspond à une allusion à la sexualité ce qui est considéré comme le mal. Cela me rappelle étroitement la philosophie cathare dont tu m’as parlé sur la route.

Mais la bible fait encore plus fort en disant : Adam cache sa honte sous une feuille de figuier. Quel terminologie baroque : Soit à l’époque de Moise le mot hébreux pour sexe est déjà synonyme de honte, soit Moise était un homme pudique, soucieux d’éviter toute grossièreté verbale, soit la pudeur incombait le traducteur.

Voila un discours digne d’une bibliothécaire.

 

-Effectivement (je parle en souriant) vu sur cet angle (et je continue à sourire pour cacher et surmonter ma gêne) je jette mes habits et je t’assure que je vais relire la bible sous un autre œil.

 

Peut-être ne reverrais-je plus jamais un endroit aussi beau. Enchantée par l’ambiance, je suis amusée à l’idée de faire quelque chose pour la première fois.

 

En me tournant vers le mur de miroirs je dis à Chloé :

 

-Pour aujourd’hui la pudeur se fait discrète. J’aimerais qu’elle s’envole pour toujours. . . Crois-tu que ça se guérit dans des baignoires païennes ?

 

Chloé me connaît ; elle sait que j’ai besoin que l’on m’entraîne pour que mes premiers pas dans un pays inconnu se passent en douceur. Par le jeu des miroirs, j’ai Chloé devant mes yeux. Je me sens un peu comme un voyeuse. Je ne peux pas nier que j’éprouve du plaisir d’assister à la scène.

 

Chloé délace ses sandales avant de quitter sa robe. Mis à part un string blanc en dentelle de Calais elle est nue. Malgré son âge, elle possède des seins d’une jeune femme.

 

Quand elle enlève son string une surprise de taille m’attend auquel je m’y attendais pas. Son sexe est entièrement lisse. Chloé n’a pas le moindre poil. Tout est visible. Je ne vis pas derrière la lune. A. n’est pas le bout du monde et je lis beaucoup. Je sais que l’épilation intégrale est à la mode en ce moment. Mais tout de même.

 

Ce qui me déstabilise est le fait que je n’ai jamais vue une femme épilée auparavant, à part sur des photos. Je n’ai pas rencontré non plus, au cours de ma vie, une copine, adepte de telles pratiques.

 

Puis doucement, l’effet de la surprise digéré, mes pensées se structurent, me dévoilant mes véritables sentiments. L’idée de m’épiler entièrement me trotte dans la tête depuis quelque temps, bien avant de rencontrer Chloé. Je ne suis pas passée à l’acte parce que j’ai besoin d’être rassurée et je n’ai trouvé personne pour partager mes idées. Quelqu’un d’attiré par cette mode comme moi et qui – de préférence – ait déjà essayé et qui puisse me parler de ses impressions et me communiquer ce qu’il ait ressenti. Enfin l’occasion se présente dans le meilleur des contextes. Ma gratitude envers Chloé est sans limites.

 

Chloé, comme d’habitude est parfaitement sereine. Elle s’approche de la baignoire et fait couler l’eau. Je n’arrive pas à bouger et - me connaissant- je dois avoir une drôle de tête.

suite chapitre 4.3


 


Par isabelle183 - Publié dans : La fille aux cheveux noirs
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