Samedi 17 mai 6 17 /05 /Mai 22:59

J

 

                           Jour de courses

 

 

Depuis que Lucie avait aménagé chez Nadège ses désirs inavouables avaient encore subi une nouvelle modification qui la ravissait au point de se féliciter de son choix.

La fessée réelle s’avérait toute autre que celle de ses rêves. D’abord ça faisait terriblement mal qu’elle éclata à chaque fois en sanglots sur les genoux à Nadège. Elle hurlait de douleur et de rage, se débattait et trépignait dans l’air en accomplissant une danse rituelle. La folle chevauché lui fit perdre infaiblement son arrogance et ses allures blasés et héroïques. Elle n’aurait jamais soupçonné que sa résistance s’effriterait si facilement pour livrer un spectacle aussi grotesque et indigne  d’une fille qui aimait se voir en révolutionnaire indomptable.

Bientôt elle se sentait toute petite devant sa tutrice et un petit geste de Nadège en direction du martinet accroché en évidence suffisait pour rappeler Lucie à l’ordre.

 

Elle passait beaucoup de temps à une remise en question de sa personne.

 

Il est facile de jouer la meneuse de révolte quand il n’y aucune sanction qui plane et on ne cours aucun risque.

Elle regretta presque ses moqueries envers les filles soumises à des éducations strictes. Elle se rendit compte aussi que l’excitation dans ce jeu concernait moins l’état d’esprit de ces filles que l’imagination des modalités et détails intimes qui causèrent la rougeur de leurs séants.

Puis le comble de trouble aurait été d’assister à la séance punitive comme lui avait révélée l’aventure du supermarché.

Devenir soi-même une victime de l’éducation anglaise l’avait tentée, fascinée et poussée à commettre l’imprudence de s’abandonner de son propre gré dans les griffes de la pire de tutrices du village. Comme si elle voulait se prouver et en même temps à toutes les autres filles qu’elle possédait des facultés hors de commun.

 

« Ce qui essaye de me rendre plus faible me rend plus fort », pensa-t-elle souvent avant une punition pour s’encourager. « La vraie révolte consiste à s’opposer malgré un risque. »

 

Mais au cours de chaque châtiment vint vite le point où elle fit face à la surestimation de sa propre nature en se demandant qui était cette Lucie qui suppliait sa tutrice de tout son cœur d’arrêter en essayant de la corrompre par des promesses de fille sage ou modèle.

 

Quand elle dut remercier Nadège après une punition, elle manquait de moins en moins de conviction car par le biais de la fessée elle eut de nombreux éclaircissement sur sa propre personne et sur son mode de fonctionnement. Dans ce sens  les cuisantes expériences portèrent leurs fruits au grand étonnement de Lucie.

 

Mais ce qui lui fit le plus grand bien, c’était une découverte une inespérée :

 

Ses fantasmes de se voir corrigée disparurent à vitesse grand V. Elle se sentait de plus un plus délivrée de son ignominieuse passion qui lui avait dictée sa vie pendant des mois. Elle avait l’impression d’expier son terrible secret en toute discrétion : chasser la fessée par la fessée de son esprit et retrouver ainsi la raison. Elle approuva les mesures éducatives de Nadège y compris qu’elle l’a traitait comme une insolente gamine en lui imposant des humiliants exercices de modestie.

L’envie de se caresser en imaginant des choses odieuses ne la harcelait plus.

 

« Je peux enfin tourner la page. »

 

Crut-elle au moins, naïvement, avant de retourner sur le lieu du « crime ».

 

Le jour de courses marque la première sortie de sa consigne. La matinée débute à peine et Lucie n’est pas mécontente car il y aucun risque de se faire repérer par ses copines qui dorment encore. Ah, les virtus des se lever tôt !

Le soleil, est-il aussi radieux à cause de la tenue endimanchée que Nadège avait vantée comme un chic indémodable pour jeunes filles sages ?

Lucie se demande où sa tutrice a pu trouver cette jupe plissée a carreaux écossais, le chemisier blanc cintré avec la petite cravate noirs. Elle a dû dévaliser un antiquaire. Quand aux chaussettes longues et souliers vernis elle sait bien que le ridicule ne tu pas. Par contre il attire les regards et des commentaires joviaux.

 

Au magasin Lucie se voit exposée à des compliments douteux :

 

« Méconnaissable cette fille … Comme tes nouvelles allures te vont bien, ma chérie…tu as fait un excellant choix avec Nadège… »

 

Les voisines sont une plaie, mais il faut leur sourire, répondre avec respect, se plier à des courbettes…

 

L’épreuve du rayon martinet se passe bien. Pas le moindre frisson de plaisir insolite, pas la moindre manifestation sous la culotte blanche en cotton. Ni la moindre tentation de glisser la main sur le cuir des lanières qui se tendent vers un potentiel acheteur. Rien à signaler, tout vas bien. C’est jour de fête.

Comble de chance aucune jeune fille au magasin. Lucie se sent revivre.

 

Il ne manque que le gruyère râpé pour le gratin de midi dans le chariot. Lucie tarde de rentrer au plus vite. Mais Nadège est bavarde et semble de mèche avec la crémière. Ca parle de tout et de rien. Lucie est assez honnête d’admettre que pour suivre une discussion entre ses amies et elles, ça doit être aussi barbant pour une personne extérieur du de leur cercle. Elle se croit tellement adulte en ce moment malgré son accoutrement de collégienne attardée. Elle est devenue complice des grands, elle a saisie leur secret. Les adultes sont des grands enfants qui s’entourent de manières bien codées. Il suffit en fait de comprendre ce langage pour se glisser parmi eux. Elle sent le secret de la maturation.

 

« Mais d’où vient cette odeur épouvantable ? »

 

Elle a prononcé sa pensée à haute voix. Le regard de Nadège la fusille. Lucie vient de commettre son premier faux pas en public sans l’avoir voulu. Les effluves de la maturation du fromage au rayon ont provoqué une malheureuse confusion entre réflexion et mémoire olfactive. Elle revoit son pire souvenir. Ce n’est plus une connaissance lointaine qui s’attire les foudres de Nadège, mais c’est elle.

 

« Lucie que dois j’entendre de ta bouche ? »

 

Lucie rougit, pas pour la bêtise qui lui vaut la réprimande, mais parce qu’elle connaît trop bien la suite de l’aventure.

 

« Je crois que j’en connais une qui n’aura plus froid sur les fesses sous sa petite jupe dans un petit instant », dit la vendeuse avec une malignité joyeuse. Ses yeux crachent du feu tellement elle s’enflamme à l’idée d’assister à un beau spectacle.

 

« Si j’avais seulement le martinet dans mon sac à main », exclame Nadège.

 

« Je te signale notre rayon de discipline. Tu trouveras sûrement ton bonheur. Si tu veux je peux vous accompagner pour des conseils. »

 

Nadège accepte l’offre généreuse et suit avec Lucie tenue par une oreille la crémière.

Elle est une cliente exigeante, se fait expliquer les nouveautés, prends des renseignements sur la qualité du cuir, évalue la longueur des lanières et insiste même sur les questions d’entretien pour garder l’instrument dans un état impeccable. Bref, elle est très difficile et rien ne semble lui convenir. La vendeuse ne lâche pas prise et lui confie enfin que le magasin vient de recevoir une novelle collection « plus mode » pour « tenter plus les jeunes filles » par des modèle « coquettes ».

 

La surprise est de taille et elle déballe une panoplie étonnante. Il y toutes les coloris y compris le rose et du fluo et comme clou de l’assortiment du cuir imprimé jeans façon stone, bleu et lavé.

 

« Elle sont trop chou Lucie. Tu ne trouves pas ? choisie celui qui te branche le plus. Mais je sais déjà ce qui te ferait le plus de plaisir. Et si nous prenions  du jean bleu ? L’effet usé ne tardera pas avec toutes tes bêtises.»

 

Lucie se demande si Nadège ne se moque pas d’elle en imitant le langage entre copines. Avec Nadège on ne sait jamais. Elle reste un mystère à part entière pour Lucie.

 

Sa tutrice se tourne vers la vendeuse :

 

« Tu sais entre Lucie et le martinet, c’est une histoire d’amour. Elle le réclame sans arrêt. »

 

Devant le rayon fromage, en plein courant d’odeur Lucie doit se pencher sous le bras gauche de Nadège qui la tient fermement. Elle se contente de relever la jupe de sa protégée et à baisser sa culotte.

Le derrière de Lucie apparaît pour tester un martinet de la collection : nouvelle génération. Les voisines présentes au supermarché arrivent pour parfaire leurs connaissances.

Le bruit de la fessée témoigne de l’excellente qualité de la marchandise et les marques qui se dessinent vantent le cuir d’une vache sélectionnée qui n’a pas laissé sa vie inutilement. Au sujet de à l’efficacité du dispositif disciplinaire les cris enragés de Lucie sont la meilleure publicité pour convaincre un acheteur hésitant.

 

La fin de la fessée se passe sous un applaudissement général. Difficile à évaluer la cause : soit une Lucie qui doit de préparer à rentrer avec la jupe épinglée au chemisier (décidément on en trouve de tout dans ce commerce rural) et la culotte baissée, soit un produit qui su convaincre les ménagères avisées.

 

Nadine prononce le mot final pour lever la séance tuperware :

 

« Ceci n’était qu’un avant goût, ma chérie. Attend que nous soyons rentrées à la maison. Tu prendras ta médicine toute nue. »

 

Qui s’étonne qu’une frénésie de consommation s’acharne sur le rayon discipline et que notre héroïne se voie offrir un bon de réduction pour l’achat d’un deuxième martinet.

 

« Tu devrais piocher dans ta tirelire. Une telle affaire ne s’offre pas tous les jours », dit Nadège pendant que Lucie s’excuse à genoux auprès de la crémière, bien contrainte en plus de la remercier chaleureusement pour sa générosité.

 

Le soleil est encore plus radieux quand tutrice et élève quittent le magasin. Visiblement la démarche étrange de Lucie, occasionnée par la culotte baissée, renforce sa bonne humeur.

 

Suite chapitre 6

 

Par isabelle183 - Publié dans : Les mémoires de Lucie
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