Mardi 20 mai 2 20 /05 /Mai 23:13

 

                     Discussion entre femmes

 

« Non Lucie, il est hors de question que je revienne sur ma décision. Le rendez-vous chez Bérénice est pris et tu t’y présenteras dans deux semaines comme convenu. Ne t’inquiète pas, je serai avec toi. »

 

Lucie avait demandé un entretien entre femmes, expression que Nadège affectionnait tant. Ces conversations se passaient toujours autours d’une « bonne tisane ». Son aversion contre cette boisson, infâme à son goût,  n’avait pas changé. Un jour elle osa en parler à sa tutrice qui l’écouta attentivement. Nadège ne prit jamais une critique à la légère et ne refusa jamais de faire tour d’une de ses règles de bonne conduite. Elle partait du principe que rien ne s’imposait sans raison et l’élève avait le droit « d’exiger » une explication. Cette transparence lui valut l’estime de sa protégée qui, malgré l’intransigeance sur les décisions prises, vit une porte à saisir pour améliorer ses conditions d’éducation.

Ce jeu de force la stimulait fortement. Elle aimait trop les défis et la difficulté ayant compris que la vie appartenait au plus habile. Chaque entretien avec Nadège lui parut comme un excellent moyen d’exercer sa technique d’argumentation et elle n’hésita rarement de saisir son droit au point que ces têtes à tête devenaient une habitude quasi quotidienne après le goûter. Ce moment de liberté renforça significativement le lien entre tutrice et élève.

Il en va de soi que Lucie sortit toujours perdante pendant des semaines. Elle n’en voulait rarement à Nadège et passa des longues heures à cogiter sur des meilleurs raisonnements pour la prochaine fois.

En plus, Nadège ne considérait jamais un sujet comme clos. Lucie avait le droit aussi de revenir à tout moment sur n’importe qu’elle discussion en apportant des éléments nouveaux. Par contre elle n’admit pas une reprise sans  fondement, motivée uniquement par une prise de tête. Dans ce cas elle rappela Lucie les conséquences d’un comportement de gamine en la traitant ainsi. Elle ne s’adressait plus à la raison de son élève, mais à sa peau de fesses plus susceptibles de comprendre les règles du jeu.

Quant à la tisane elle écouta Lucie longuement avant de trancher :

 

« Il en ressort de ton aversion rien d’autre qu’une simple histoire de goût personnel. Pour te rassure, je n’aime pas la tisane non plus, mais j’en bois parce que je suis convaincu du bien fait. »

 

Lucie fut stupéfaite. Il s’agissait de la première confidence intime (d’une très, très longue série par la suite) de la part de sa tutrice et il n’est pas exagéré de prétendre que Nadège gagna ainsi la confiance de sa protégée. Lucie savoura en quelque sorte sa première victoire et se sentit encouragée dans ses efforts. Cependant le contrecoup de sa découverte fut cher payé. Elle dut étudier un épais manuel sur l’art et l’utilisation de la tisane et se vit contrainte à des contrôles écrits de son savoir. Il est évident qu’en dépit de bon résultat elle affronta le martinet jusqu’à ce qu’elle afficha de solides connaissances sans lacunes.

 

En cet après-midi pluvieux Lucie exposa sa vue sur l’épilation qui la menaçait. Et elle se prit mal. Elle évita bien sur l’origine de ses rougeurs, mais se basait en toute honnêteté sur ses craintes concernant la rentré et la douche commune avec ses copines après la gym.

 

« Une forte pilosité ne fait pas de toi une femme responsable ou plus mature qu’une autre. Tu n’as pas besoin de tes poils pour afficher ta féminité non plus.

Je ne t’impose pas une telle mesure pour te ridiculiser devant tes amies, mais pour améliorer ta santé. Tu seras intégralement épilée que cela te plaise ou pas. C’est ton bien-être qui te fera comprendre le sens de cette mesure. Puis n’essaye pas de me faire croire que l’envie de dénoter ne fait pas partie de ta personnalité. Il serait temps que tu commences à t’assumer avec tes points forts et faibles. »    

 

Lucie se tut pendant un instant et proposa ensuite une autre solution qui trahissait aux yeux de Nadège une lâcheté sans pareil et qui motiva la dernière à donner une bonne leçon à son élève.

 

« Dans un autre ordre d’idée », commença Lucie timidement, « je ne vois plus l’utilité de mes cours de gym. Nous en faisons assez tous les matins. Il serait plus judicieux que je choisisse un autre sport qui m’apportera des atouts complémentaires. »

 

« Tu as mûrement réfléchie ? »

 

« Il me semble… »

 

« Dans ce cas je ne vois pas d’objection. J’allais t’en parler de toute façon un de ces jours. Je verrais d’un très bon œil que tu t’inscrives à la fanfare comme majorette. »

 

Lucie frémit. « Les oiseaux bleus », nom de la troupe réunissait les filles qui recevaient les éducations les plus strictes au village. Adhérer à cette corporation impliquait d’afficher publiquement un état d’esprit orienté vers la discipline et l’obéissance à l’occasion de certains événements majeurs de la petite communauté. Lucie et ses amies ne rataient jamais les défilés de ces filles qui paradaient au pas cadencé pour le plus grand amusement des spectatrices, émerveillées par tant de coordination rythmique. Chaque mouvement fut exécuté avec exactitude irréprochable et laissa deviner un entraînement hors norme par le son de l’impacte parfaitement synchronisé des talons sur le parquet de la salle de fête.

 

« Tu as besoin d’un encadrement strict pour t’épanouir », reprit Nadège. « Les instructrices connaissent leur métier. Elles peuvent, à tout moment, si elles le jugent opportun te sortir du rang et corriger ton attitude. Tu feras des progrès spectaculaires. Ainsi recevras-tu aussi une solide éducation anglaise hors maison. »

 

« Et si je refusais ? »

 

« Trop tard. Tu as voulu changer d’activité et j’ai cédé à ta requête. Je t’ai déjà mise sur la liste de candidates et acheté ton costume. Tu commenceras ta période d’essai la semaine prochaine. Nous avons donc assez de temps pour débuter ton entraînement. Je m’y connais bien. A ton âge j’étais chef de file des majorettes. »

 

« Je serais donc un « oiseau bleu » qui devrais s’exhiber dans une uniforme burlesque, le derrière presque à l’air dans le petit maillot string »

 

« Oui ma chérie. Tu découvriras le sens de la camaraderie et de la discipline en groupe. Et surtout le prestige de l’uniforme. Il me tarde te voir défiler. Sois à la hauteur de mes espérances si tu veux m’impressionner. Si tu arrives à intégrer la troupe, nous réviserons tes privilèges. »

 

« Que vont dire mes copines ? Je serais la risée de la bande, si cela se sait. »

 

« Lucie, il s’agit de ton avenir et pas le leurs. Tu as la chance de devenir un « oiseau bleu » et c’est tout ce qui devrait compter pour toi. Et si nous essayions ton uniforme ? »

 

En fait, Lucie reçut deux uniformes, une de grandes parades et une d’entraînement et comprit aussitôt quel genre d’espoir Nadège cultivait à son égard.

La rentrée s’approchait doucement et il faillait à tout prix gagner le droit de sortie avant que ses copines revinssent. Par conséquence notre héroïne fut extrêmement motivée.

La tenue de parade se composait d’une haute casquette qui se fixait par un ruban sous le menton et qui portait l’insigne des « oiseaux bleus », surmontée d’une longue plume. Le maillot, taillé dans une matière bleu foncé et brillante comme un miroir se résumait à un juste au corps épaules nues et montant vers le coup en encolure étroite. Il était très échancré dans l’entrejambe, de coupe string pour le derrière en accentuant la taille par une large ceinture.

L’uniforme se compléta par des longues mitaines et des cuissardes à talons vertigineux.

La tenue d’exercice ne variait que pour le maillot qui ressembla à un petit haut s’arrêtant au dessus du nombril et laissant la partie entre cuissardes et maillot entièrement nue pour une plus grande aisance de mouvements.

 

Lucie n’avais jamais porté des chaussures aussi hautes et passa une bonne partie de l’après-midi à acquérir une démarche élégante. Elle n’était pas une fille maladroite, mais elle comprit vite que la grâce naturelle n’existait que dans le langage et ses méritait par un travail acharné.

Désireuse de conquérir le droit de sortie, elle fit demande auprès de sa tutrice de porter sa tenue en permanence à la maison pour s’habituer au mieux avec la façon de se déplacer avant d’envisager les premiers mouvements complexes. Nadège approuva sa bonne volonté en optant pour la tenue d’exercice.

Pour mieux familiariser Lucie avec l’esprit régnant aux « oiseaux bleus » le martinet fut remplacé provisoirement par la cravache. Nadège changea également le programme de l’après-midi pour enseigner à son élève les mouvements élémentaires de l’art de la majorette accompagnés par de la musique de marche.

Elle apprit aussi à présenter son séant d’une façon convenable à la punition en penchant son buste en avant pour former un angle droit entre ses jambes et le haut de son corps, les mains autour des chevilles.

L’application rigoureuse de la cravache garda l’attention de Lucie au plus vif et elle fit des progrès spectaculaires. Toutefois la transpiration excessive de son entrejambe ne cessa point comme put s’apercevoir sa tutrice après chaque correction.

 

Pour évacuer la tension de la journée, Lucie dans son lit, s’abandonna à la seule possibilité pour calmer ses émois et y prit goût.

9 Visite médicale

 

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Par isabelle183 - Publié dans : Les mémoires de Lucie
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