Vendredi 24 avril 5 24 /04 /Avr 11:36


Suite de : Fessée artistique (récit d’un fantasme) 5

 

La réalité me rejoint. Monsieur a tiré le rideau. Je suis nue devant lui et il devine sans mal dans quel univers j’ai navigué. Il saisi instantanément que je suis prête à passer à une autre expérience.

 

Il me montre la canne qui jusque là ne faisait que partie de mes rêves. Ce long bout de bois auquel nous attachons tout les deux une telle valeur érotique qui nous fait brûler les étapes.

 

A la vue de l’instrument, en le touchant, en le claquant timidement contre ma peau, j’essaye de me familiariser avec. Je comprends vite que la canne n’est pas un jouet, mais un objet redoutable.

 

La peur s’empare de moi. Je n’ai aucune envie de la cacher devant mon compagnon. L’instant n’est pas propice aux mots. Le dialogue se fait par les regards.

C’est là où tout va se décider, où le monde qui nous entoure perd son importance.

 

Des questions se multiplient dans mon esprit.

 

Mon homme, aurait-t-il la force d’aller au bout de mes désirs ?

 

Aurait-il peur de me faire trop mal et se laisserait-il vaincre par son humanisme qui est contradictoire à notre jeu ?

 

Serait-il capable de m’amener à mes limites sans dépasser le seuil qui transformerait la fessée très sévère en torture ?

 

A ce moment, il n’y plus question d’excitation basée sur la honte, l’idée de punition, de discipline conjugale et d’autres concepts de ce style. L’acte de la fessée devient une quête qui ne concerne plus que ma résistance à la douleur tandis que mon homme éprouve tout le trouble excitant que cette mise en scène peut lui procurer.

 

Dans l’acte même l’univers d’émotions diverge entre lui et moi.

 

Maîtrisera-t-il son excitation pour éviter un lassé aller que je n’arrête pas à stimuler par mon comportement et par mon acceptation  de la situation ?

 

Pensées peu romantiques, difficile à expliquer à son homme, quand on est encore au début d’une relation. Peur de ma part de gâcher son plaisir, de jeter un ombre sur une complicité naissante.

 

Me voilà, penchée sur la table du salon. J’ai reçu un premier coup, annoncé par un sifflement caractéristique, un impacte davantage surprenant que douloureux pendant une fraction de seconde. Puis ma colonne vertébrale transmet l’information au cerveau. Mon corps réagit par la douleur. Elle est intense.

 

Dans cette expérience le temps se structure autrement que la vie quotidienne. Les secondes entre les coups se transforment en éternité et pendant la cérémonie toute pensée s’estompe. Je ne suis que corps, capable d’éprouver des sensations intenses. Une séance de fessée n’est jamais un déroulement temporaire pour moi, elle n’est que l’instant, l’angoisse d’un perpétuel imprévu. Un effacement de toute certitude, reflet exact de la vie tel que l’on n’aime pas la voir.

 

La souffrance détruit les limites de mes expériences antérieures, l’exquis et le douloureux se touchent et se confondent.

 

La ritualisation par les coups qui tombent dans des intervalles réguliers me prépare à un instant auquel je ne peux et ne veux pas échapper :

 

L’extase, si différente de l’orgasme.

 

Mon monde d’intérieur et le monde d’extérieur ne font plus qu’un. Ils ne se rencontrent plus sur la peau de mes fesses, ils fusionnent et me mettent hors de moi.

 

Je ressens l’intensité de mon vécu qui m’amène directement devant l’énigme de mon existence :

 

Le mystère de la jouissance humaine

 

La canne n’est qu’un moyen comme un autre pour accéder à ce but. Les marques vont persister sûrement pendant quelques jours.

 

Elles exprimeront toute ma fierté de mon passage à l’acte.

 

Par isabelle183 - Publié dans : Mes récits
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