Mardi 27 juillet 2 27 /07 /Juil 09:51

 

Au printemps en Allemagne dans la région du Bas-Rhin fleurissent les fêtes foraines. D’ici, il est un peu difficile pour imaginer l’impacte de ce genre d’amusement sur mes compatriotes et surtout l’affluence du public. Il n’est pas rare que le nombre de visiteurs le week-end dépasse quelques centaines de milliers de personnes.

 

Il est très difficile d’avancer au milieu de cette foule pour faire le tour. Je n’aime pas les manèges à grande sensation. J’adore plutôt les manèges d’antan avec des belles boiseries et ses chevaux blancs. Une course hippique à la Mary Poppins en robe blanche sur un cheval de bois me fait encore rêver aujourd’hui.

 

Alors quand nous sommes à la bonne saison dans notre pied à terre en Allemagne (ce qui n’arrive quasiment plus), je ne rate pour rien au monde la fameuse « Kirmes de Düsseldorf ». Mon souvenir que j’aimerais raconter est lié à une de ces visites.

 

Ce-jour là avant de partir j’avais été particulièrement odieuse avec mon compagnon. Cela ne m’arrive pas souvent, mais tout le monde fait des petits écarts de conduite je pense.

 

Mon compagnon ne me punit pas pour un oui ou un non. C’est un homme juste qui ne se laisse pas emporter par ses émotions. Plus que j’abuse, plus il devient calme pour enfin me rappeler à l’ordre.

Il décida donc, vu mon insolence injustifiée, d’une punition de taille. Le Rohrstock, nom allemand pour la canne, est réservée pour des grandes occasions avec la consigne pour moi de visiter le coin pour « Kleine Mâdchen » (petites filles) avant.

 

Je redoute particulièrement cet instrument qui n’a rien d’érotique pour moi. Je suis corrigée « auf de nackten Arsch » (cul nue). Je devais donc me dévêtir en partie, en pliant soigneusement mes habits avant de tendre la canne à Monsieur. En gardant seulement mes bas, mon porte-jarretelles, ainsi que mes chaussures.

 

Ce qui s’en suit n’a rien de burlesque. Nous ne sommes pas dans un amusement, mais dans une véritable correction qui a pour but d’améliorer mes comportements.

 

C’est le Rohrstock qui me siffle la marche !

 

Bref, ça fait très mal et je suis « sage comme une image » pendant des jours après un rendez-vous avec la canne.

 

Il en va de même que la mémoire de mon postérieur n’est pas pour rien dans cette affaire et je me sers d’un coussin pour m’asseoir pendant un ou deux jours. Heureusement à force d’éducation anglaise j’ai la peau dure.

 

Une fois la punition finie, nous reprenons le cours de la journée. Mis à part le coin pour aérer mon fessier brûlant, il est rare que j’aie droit à une punition supplémentaire. Nous passons l’éponge ou plutôt monsieur me passe de la crème apaisante.

 

Ce jour-là donc on sortait visiter la fête foraine. J’avais particulièrement mal aux fesses, mais je n’ai pu m’empêcher de faire un tour sur un manège  à la Marie Poppins. Erreur fatale. Mon cheval avait une selle très dure, puis en accomplissant un mouvement de haut en bas et de bas en haut, j’ai dégusté un calvaire mémorable. Je n’ai jamais trouvé un tel amusement aussi long, moi qui hâte d’habitude que cela dure, dure…

 

Mon compagnon sait se montrer ferme avec moi quand il le faut. J’aime particulièrement ce trait de son caractère qui ne se laisse pas amadouer par mes ruses coquines, accès de colères et refus d’obéir à me plier littéralement à la sentence.

 

Mais il a bon cœur. Touché par ma double punition, il m’a offert un « Lebkuchenherz », cœur en pain d’épice qui se porte autour du coup, décoré de sucre glacé avec l’inscription :

 

 Je t’aime

Par isabelle183 - Publié dans : Mes récits
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